La lutte a maintenant sa bible francophone

Par Ghislain Plourde
Les amateurs de lutte de la province sont comblés. Depuis la mi-octobre, on retrouve maintenant un ouvrage de référence sur la lutte professionnelle québécoise qui explique comment celle-ci a été une plaque tournante de ce sport-spectacle en Amérique du Nord.
Les auteurs, Pat Laprade et Bertrand Hébert, ont lancé, en octobre, À la semaine prochaine si Dieu le veut, version francophone de leur ouvrage anglophone Mad Dogs, Midgets and Screw Jobs : The untold story of how Montreal shaped the world of wrestling lancé au début de la présente année.
À l’origine, ce projet, qui a nécessité un bon cinq ans de travail, était dans la langue de Molière. Cependant, en raison d’un manque d’intérêt, les deux auteurs ont dû se résoudre à le faire traduire.
Des références à l’île Jésus, il y en a plusieurs à l’intérieur du bouquin. C’est le 23 juin 1987, au Colisée Laval, que fut présenté le dernier gala, en sol québécois, de Lutte internationale, la dernière fédération de la province qui avait du temps d’antenne sur un réseau majeur de télévision. Les plus grands noms de la discipline ont passé par là dans les années 1980 : les frères Raymond et Jacques Rougeau, Dino Bravo, Ricky Martel, pour ne nommer que ceux-là.
C’est à Laval, au bar Le Skratch au début des années 2000, que la fédération Internet Wrestling Syndicate (IWS) établira sa renommée qui s’étendra au-delà de nos frontières. On y a présenté, durant une décennie, des combats spectaculaires avec quelques épisodes de lutte extrême.
Plusieurs gladiateurs, d’origine lavalloise, ont monté dans les rings du Québec et du monde entier au fil du temps. Parmi les derniers en lice, Rami Sebei, un résident de Laval, cogne actuellement aux portes de la fédération la plus importante au monde, la World Wrestling Entertainment (WWE). Actuellement dans le club-école en Floride sous son personnage de Sami Zayn, le Lavallois impressionne tellement la direction qu’il fut invité en septembre dernier à performer au Centre Bell, devant parents et amis, lors du passage de la WWE.
Pour couronner le tout, il a eu droit à une victoire devant ses partisans.
C’est d’un studio de Laval qu’étaient enregistrés les commentaires des présentateurs Édouard Carpentier et Guy Hauray lors des premières années de diffusion au Québec des Super étoiles de la lutte qui présentait, le dimanche matin, à compter de décembre 1984, les grandes superstars de la WWE (alors connue sous le nom de World Wrestling Federation).
Sur une triste note, c’était il y a 20 ans, en mars 1993, dans son domicile de Vimont, que Dino Bravo fut assassiné. Jamais l’auteur du crime ne fut identifié, bien que les policiers croient qu’il s’agissait d’un règlement de compte du crime organisé.
Une version 2.0
Le livre francophone n’est pas une traduction à proprement parler à 100 % du bouquin anglo. «Depuis le lancement de notre livre anglophone, on a effectué plusieurs entrevues, on a fait des mises à jour, environ 50 % des photos ont été changées et, au final, c’est environ 40 % du livre qui est différent», indique le coauteur, Bertrand Hébert.
Les deux passionnés de lutte ont vu leurs efforts récompensés lorsqu’un éditeur francophone a démontré de l’intérêt pour leur ouvrage. «Le battage médiatique de l’hiver dernier nous a beaucoup aidé. Trois semaines seulement après notre lancement, Libre Expression nous contactait. Wow! On ne s’attendait pas à ça», fait savoir, quant à lui, Pat Laprade, également coauteur.
La patience a finalement eu gain de cause pour les deux hommes. «On a le meilleur des deux mondes : un livre dans les deux langues, qui fait non seulement le plaisir des fans, mais aussi des acteurs de l’industrie tels que Hulk Hogan qui était bien fier d’avoir son exemplaire. On voulait faire ce livre pour laissé un legs à la lutte au Québec. Ça n’avait jamais été fait et ça devait l’être», concluent Bertrand Hébert et Pat Laprade.
À la semaine prochaine si Dieu le veut aux éditions Libre Expression.
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