En 10 questions avec Guillaume Giroux
Par Claude-André Mayrand
L’équipe féminine de basketball de première division du Collège Montmorency a remporté, le mois dernier, le Championnat national de l’Association canadienne du sport collégial, en Nouvelle-Écosse. Pour l’entraîneur-chef Guillaume Giroux, il s’agissait d’un cinquième titre avec les Nomades, un deuxième en trois ans. Nous l’avons rencontré pour lui parler de son sport et de sa carrière d’entraîneur.
1- Au niveau personnel, quel sentiment de fierté avez-vous ressenti en comparaison avec vos précédents titres avec les Nomades?
Le fait que ce soit l’équipe la plus jeune que j’ai eu sous la main à Montmorency rend vraiment spéciale la conquête du championnat. On savait que l’équipe était talentueuse, mais on a travaillé fort et traversé plusieurs montagnes russes pour en arriver là. Les filles ont pris beaucoup d’expérience au cours de la saison et nous sommes arrivés prêts en série.
2- Comment vos joueuses ont abordé les finales des championnats provinciaux et nationaux contre le Collège Dawson, auteures d’une fiche de 18 victoires en 18 rencontres en saison régulière?
Même si nous n’étions pas favoris en finale provinciale face à Dawson, j’ai dit aux filles que si nous étions la meilleure équipe lors de la fin de semaine des séries, nous avions le talent pour battre n’importe qui. Rendu en finale nationale, lorsque nous avons recroisé Dawson, notre niveau de confiance était encore plus élevé. Le mythe des Blues de Dawson était disparu.
3- Toutes les joueuses de l’édition championne reviennent l’an prochain. Est-ce que l’objectif sera la défense du titre et rien d’autre?
On ne s’attend à rien de moins que la défense de notre titre. Le niveau de pression sera différent, car on sera la cible des autres équipes, les champions à renverser. Comme entraîneur, je l’ai déjà vécu, alors je vais tenter de transmettre mon expérience aux filles.
4- Est-ce que le recrutement est plus facile étant donné les succès de l’équipe de première division?
Nous n’avons pas de bassin de recrutement naturel, le nombre de joueuses à Laval étant faible. On tente d’ailleurs de le relancer. De plus, il y a une forte parité dans la ligue. Le recrutement est donc très difficile, malgré nos succès. On réussit à avoir de bonnes joueuses, mais elles sont dures à aller chercher. On mise beaucoup sur la qualité de notre encadrement sportif et académique pour les convaincre.
5- Est-ce que le basketball féminin est en santé au Québec en général?
Il n’est définitivement pas en santé. Le manque d’entraîneurs nuit beaucoup à l’essor du sport. Il faudra aussi avoir une meilleure présence dans les écoles, à partir du niveau primaire. La fédération veut partir des ligues de mini basketball, ce qui est une belle ouverture. C’est rare qu’on commence un sport en secondaire 1, mais c’est la réalité au basketball.
6- Depuis combien de temps êtes-vous impliqué dans le basketball en tant qu’entraîneur?
J’ai commencé à l’âge de 18 ans. J’ai toujours aimé les sports collectifs et j’ai accroché au basketball pendant mon secondaire. J’ai continué à jouer au cégep mais j’ai pris la voie du coaching assez tôt. C’était une façon de satisfaire mon désir de compétition. J’ai commencé un peu par hasard, pour faire de l’argent pendant mes études et ça dure depuis bientôt 20 ans.
7- Pourquoi avoir choisi d’entraîner des filles plutôt que des équipes masculines?
Je suis un enseignant avant tout. Je trouve que les filles sont plus enclines à apprendre de nouvelles techniques, plus ouverts dans leur développement. Les gars sont plus difficiles à rejoindre.
8- Quelles sont vos ambitions en tant qu’entraîneur?
J’aimerais être entraîneur-chef au niveau universitaire et faire ça de ma vie à temps plein. Je suis avec les Nomades depuis 14 ans. Présentement, je suis à temps plein pendant l’hiver en bénéficiant d’un congé sans-solde à mon travail, et je suis entraîneur-adjoint avec les Martlets de l’Université McGill depuis deux ans en même temps.
9- Quelle est l’importance du sport étudiant au Québec?
Les gens des fédérations ont compris que le sport passe par les écoles. Ça permet de garder les jeunes à l’école et c’est la meilleure motivation qu’on peut leur donner. Même si ça doit prendre plus de temps compléter les diplômes, l’important est d’y aller jusqu’au bout et le sport permet de les accrocher.
10- Qu’est-ce qui vous inspire, qui vous pousse à continuer dans votre domaine et qui vous garde motivé malgré les succès qui s’accumulent?
Je suis guidé par le plaisir et la satisfaction davantage que par la victoire. Je suis maintenant trop vieux pour jouer, et je vais chercher mon adrénaline à travers le coaching. J’aime également la camaraderie avec mes adjoints.
En rafale...
Äge : 38 ans
Naissance : Lachenaie
Résidence : Mascouche
Famille : Père de deux enfants
Loisirs : Balle-molle, golf, passer du temps avec les enfants
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.