Semaine pour un Québec sans tabac
Le tabac cause 5 types de cancer digestifs

Par Salle des nouvelles
Le tabagisme et la fumée secondaire peuvent contribuer jusqu'à 44 % au développement des cancers digestifs, qu'il s'agisse du cancer du foie, colorectal, du pancréas, de l'estomac ou de l'œsophage, c'est ce qu'a rappelé ce matin le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS), en cette première journée de la Semaine pour un Québec sans tabac.
Cette année, la campagne mettra en lumière les conséquences méconnues des cinq types de cancers digestifs causés par le tabac sur la vie des fumeurs et celle de leurs proches.
« Une forte proportion des cancers digestifs sont liés au tabagisme », a commenté Annie Papageorgiou, directrice générale du Conseil québécois sur le tabac et la santé. « Ces cancers impliquent de graves conséquences. C'est troublant de penser que le risque est élevé, surtout que ces cancers pourraient être évités. Nous devons informer et protéger les gens des méfaits causés par le tabac. »
On parle d’un cancer du foie sur quatre, presque un cancer du pancréas sur cinq, plus d’un cancer colorectal sur dix, un cancer de l'estomac sur cinq et presque la moitié des cancers de l'œsophage qui sont causés par le tabac.
Une campagne publicitaire choc de sensibilisation est d'ailleurs diffusée partout à travers le Québec depuis le 13 janvier afin d'en informer la population.
LES CONSÉQUENCES DES CANCERS DIGESTIFS
Les cancers digestifs sont associés à un faible taux de survie.
En effet, on ne découvre généralement les traces d'un cancer digestif que lorsqu'il est trop tard, puisque les symptômes sont souvent peu visibles. « Les saignements dans les selles et les masses cancéreuses font leur apparition tardivement dans le cas des cancers digestifs », a précisé Dr Nicolas Benoît, gastro-entérologue, membre actif de l'Association des Gastro-entérologues du Québec et président du comité digestif de cancérologie du CISSS de la Montérégie-Est.
Puis, s'il n'entraîne pas la mort, vivre avec les conséquences d'un tel cancer peut avoir une grande incidence sur le quotidien et celui de nos proches. « Vivre avec les conséquences d'un cancer digestif n'est pas de tout repos. Certains patients ne peuvent plus s'alimenter normalement, ils doivent être gavés ou ne peuvent plus aller à la selle normalement et doivent porter un sac pour le restant de leur vie », a souligné Dr Nicolas Benoît.
IL N'EST JAMAIS TROP TARD POUR ARRÊTER
En arrêtant de fumer, le fumeur diminue les risques de développer un cancer digestif. C'est notamment le cas des cancers colorectal, de l'œsophage, de l'estomac et du foie, qui voient leurs risques diminuer après 10 ans de cessation tabagique. Puis, à partir de 20 ans d'arrêt, les risques de développer un cancer du pancréas sont proches de celui d'une personne qui ne fume pas.
Patrice Godin, porte-parole de la Semaine pour un Québec sans tabac pour une deuxième année consécutive, l'a bien compris et c'est pourquoi il invite la population à poser un geste concret afin de réduire le taux de tabagisme au Québec.
« En moyenne, fumer réduit l'espérance de vie de 10 ans. C'est énorme! C'est pourquoi je tenais à revenir pour une deuxième année consécutive comme porte-parole. C'est trop important de faire attention à sa santé et il y a encore beaucoup de travail pour enrayer le tabagisme au Québec. Ça peut être de cesser de fumer, d'aider quelqu'un à arrêter ou de sensibiliser un jeune à l'importance de ne pas commencer à fumer », mentionne-t-il.
« En effet, dans le contexte actuel, il est plus important que jamais de faire attention à sa santé », a rappelé Annie Papageorgiou. « Outre les cancers digestifs, le tabagisme affecte l'appareil respiratoire et les fumeurs risquent davantage de développer une forme sévère de la COVID-19 que les non-fumeurs. »
Les fumeurs peuvent aussi maximiser leurs chances de réussir à arrêter en obtenant gratuitement le soutien offert par les spécialistes de l'arrêt tabagique J'ARRÊTE, disponible par Internet sur le site jarrete.qc.ca, par téléphone (1 866 JARRETE (1 866 527-7383)), en personne dans les centres d'abandon du tabagisme du Québec et par texto.
Rappelons qu'en 2019, au Québec, 17 % de la population de 12 ans et plus fumait, soit plus de 1,2 million de personnes. C'est plus d’une personne sur six.
Le Québec se situe au-dessus de la moyenne canadienne qui est de 15,8 % de fumeurs.
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