Annabelle Morin décédait il y a cinq ans

Par Cédérick Caron
Il y a cinq ans, décédait dans sa résidence de Vimont, Annabelle Morin. Convaincue que le vaccin Gardasil, administré chez les adolescentes pour prévenir le virus du papillome humain (VPH), est en cause, sa mère continue de faire croisade malgré la faible écoute qu’elle peut recevoir des autorités.
Linda Morin appréhendait la journée du 9 décembre, date à laquelle sa fille est décédée. Depuis cinq ans, cette date fatidique fait remonter en elle de douloureux souvenirs.
À pareille date en 2008, elle retrouvait le corps inanimé de sa fille gisant dans la baignoire. Quelques jours auparavant, Annabelle Morin, comme des centaines d'adolescentes, avait reçu sa seconde dose du vaccin Gardasil. C'était la première année que ce vaccin était administré dans les écoles secondaires du Québec aux adolescentes de 3e secondaire.
«Elle a reçu sa 2e dose le 24 novembre et le 9 décembre, alors qu'elle était en pleine forme, elle est subitement devenue amorphe, un peu comme la première fois. Elle est allée prendre son bain avant de reprendre sa période d'études. Inquiète parce que ça faisait longtemps qu'elle était dans la salle de bain, je suis allée voir et c'est là que je l'ai retrouvée», raconte Mme Morin.
Dans le rapport qu'il a déposé le 20 décembre 2010, le coroner conclut que la noyade est la cause de la mort. Il précise qu'il s'agit d'une mort naturelle qu'on ne peut expliquer et n'écarte pas la possibilité que le vaccin puisse être en cause.
Annabelle aurait perdu connaissance dans son bain avant de se noyer.
Faible écoute
Mme Morin demeure convaincue que le vaccin est en cause, surtout que sa fille avait éprouvé un malaise après avoir reçu une première dose de Gardasil en début d’année scolaire.
Cependant, à chaque fois qu’elle mentionne cette hypothèse, on la balaie du revers de la main. «Les médecins écartent toujours le vaccin. Quand j’ai réussi à en parler aux autorités du ministère de la Santé, on m’a suggéré de faire une demande d’indemnité au gouvernement. Par contre, pour avoir droit à ce montant, je dois faire la preuve que c’est le vaccin qui a tué ma fille», se plaint Mme Morin.
Cette dernière a dépensé des dizaines de milliers de dollars en contre-expertise médicale et en frais juridiques afin de recueillir des réponses. Elle aimerait savoir pourquoi, alors que de plus en plus de doutes sont soulevés au Canada, aux États-Unis et en Europe, les autorités médicales ne poussent pas plus loin les recherches.
Un processus judiciaire, piloté par l’avocat spécialisé en santé Jean-Pierre Ménard, est enclenché dans le dossier d’Annabelle. Mme Morin refuse toutefois de s’aventurer à commenter la situation pour ne pas nuire à la cause qui sera entendue au Palais de justice de Montréal.
Prévention
Depuis le décès de sa fille, Mme Morin opère une page Facebook pour sensibiliser les gens à ce vaccin. Elle a recueilli plusieurs témoignages de jeunes filles qui ont éprouvé des malaises après avoir reçu le vaccin Gardasil.
Elle invite les adolescentes qui ont ressenti un malaise dans les jours qui ont suivi l’administration de ce vaccin à ne pas hésiter à refuser la dose suivante. «Rien ne presse», dit-elle en encourageant les adolescentes et les femmes à passer un test Pap pour prévenir le cancer du col de l’utérus.
La page Facebook de Linda Morin est accessible à tous sous le nom Attention au vaccin Gardasil - Décès d'Annabelle Morin.
À lire aussi:
Le vaccin Gardasil soulève des questions
Vaccin Gardasil : l'histoire d'Annabelle Morin intéresse des documentaristes américains
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.