Visite au cœur d’un caveau historique
Les frères Joseph et Wilfrid Goyer, à l'arrière de leur maison.
La maison des frères Goyer.
Les cultivateurs Wilfrid et Joseph Goyer sont propriétaires d’un caveau unique qui servait autrefois de charnier.
Joseph et Wilfrid Goyer, dans leur maison.
Joseph et Wilfrid Goyer, dans leur maison.
Vue du caveau de l'intérieur.
Juste à côté de la porte d’entrée du caveau, on trouve un bénitier creusé à même la pierre.
Par Mathieu Courchesne
De l’extérieur, la maison des frères Joseph et Wilfrid Goyer ressemble à n’importe quelle vieille maison. Elle a pourtant un petit quelque chose de spécial. À l’arrière se trouve un monument du patrimoine lavallois : un caveau unique qui aurait plus de 200 ans.
Le monument se cache juste derrière la maison des frères Goyer, située au coin du boulevard Saint-Martin et de la 100e avenue, dans Chomedey.
Selon toute vraisemblance, il aurait été construit en même temps que la maison, durant la première moitié du 19e siècle.
«La maison est un ancien presbytère protestant, indique Wilfrid Goyer. Le caveau servait de charnier.»
Plusieurs familles auraient ensuite utilisé le bâtiment pour garder leurs légumes au frais durant l’été.
Lorsque la famille Goyer a acquis la maison en 1912, le caveau a d’ailleurs servi à l’entreposage des récoltes.
Véritable monument d’architecture, le caveau des Goyer est fait de pierres et serait recouvert d’un pied de sable.
Juste à côté de la porte d’entrée, on trouve un bénitier creusé à même la pierre. «Ils mettaient de l’eau bénite là-dedans, note Wilfrid Goyer. On s’est aperçus que ça existait il y a seulement 15 ans environ.»
80 ans dans la même maison
Il n’y a pas que le caveau des Goyer qui impressionne. Leur maison constitue également une pièce d’anthologie.
Joseph et Wilfrid, respectivement âgés de 86 et 84 ans, y ont toujours habité. Leur frère aîné Albert, qui est mort récemment, y a également passé toute sa vie.
«On est tous nés dans cette chambre-là, note Joseph. C’était comme ça que ça se passait à l’époque.»
«Je souhaite mourir dans mon lit, où je suis né, ajoute Wilfrid. Mais pas tout de suite.»
Leur grand-père, Benjamin, a acquis la maison il y a 100 ans. Dans la maison, presque rien n’a changé depuis le temps.
On y trouve encore le bois original et de vieilles chaises en babiche. Incrusté dans le mur se trouve ce qui servait autrefois de frigo, pour garder le lait au frais. Dans la cuisine, on trouve encore un vieux poêle datant de 1937.
«On tenait à garder ça comme ça, explique Wilfrid. On savait que ça avait plus de valeur.»
Préserver le passé
Joseph et Wilfrid Goyer ne savent pas encore ce qu’ils feront lorsqu’ils n’auront plus la forme nécessaire pour entretenir leur maison.
Chose certaine, peu importe le scénario choisi, ils souhaitent que la maison et le caveau soient préservés.
«Il y a un monsieur qui est venu pour l’acheter, raconte Wilfrid. Il voulait démolir le caveau. Ça m’avait tellement insulté. Je lui ai dit de prendre la porte. Ça fait 200 ans qu’il est là. Il est très bien où il est.»
Pour l’ancien conseiller municipal et passionné d’histoire Jean-Jacques Lapierre, il est évident que l’endroit devra être préservé. «Ils vont laisser leurs noms à l’histoire, fait-il remarquer. C’est d’une valeur inestimable ce qu’il y a ici.»
On raconte même que Louis-Joseph Papineau serait venu s’asseoir sur la galerie avant de la résidence alors qu’il était de passage en 1837, en plein conflit des patriotes.
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