Investissements additionnels de 2,1 G$ d’ici cinq ans
Le ministre Eric Girard fait le point sur la situation économique
Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, a présenté, ce matin, la mise à jour économique et financière de l’automne 2024. Bien que le Québec est un déficit record de 11 milliards de dollars, le gouvernement caquiste annonce des investissements additionnels de 2,1 milliards de dollars d’ici cinq ans, sur des enjeux considérés prioritaires pour la population.
Ainsi, il est prévu d’augmenter le soutien au secteur forestier, favoriser l’accès au logement, soutenir le transport collectif et assurer la sécurité des Québécois, pour les cinq prochaines années.
« La reprise économique s'amorce au Québec. Aujourd'hui, nous poursuivons notre action ciblée en nous concentrant sur les enjeux prioritaires des Québécois. L'examen des dépenses fiscales nous aide à préparer le retour à l'équilibre budgétaire de façon graduelle et responsable » , indique Eric Girard, ministre des Finances et ministre responsable des Relations avec les Québécois d'expression anglaise
Soutien au secteur forestier
Le gouvernement fera des investissements additionnels de 252 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir le secteur de la transformation du bois et les efforts de reboisement. L’aide du gouvernement fédéral, en plus des ces nouvelles sommes, appuieront des initiatives d'une valeur de 540 millions de dollars au cours des sept prochaines années.
Accès au logement
La crise du logement étant très présente au Québec, le gouvernement prévoit investir 208 millions de dollars et près de 10 millions de dollars pour augmenter les suppléments de revenu de travail pour les prestataires d'assistance sociale.
Le manque de logements est également un problème. Sur quatre ans, de ces sommes, 184,0 millions de dollars seront injectés afin d'accélérer la construction de nouveaux logements et 17,8 millions de dollars sur quatre ans permettront d'attribuer 500 nouvelles unités du Programme de supplément au loyer aux jeunes quittant le système de protection de la jeunesse.
Développement du transport collectif dans la Capitale-Nationale et la métropole
La Capitale-Nationale et la métropole se partageront près de 1,2 milliard de dollars sur cinq ans de plus, pour appuyé la transition des sociétés de transport.
Un montant de 880 millions de dollars est injecté dans le plan quinquennal d’aide au transport collectif. De plus, 300 millions de dollars sont prévus pour reconduire le Fonds de développement économique de Montréal et le Fonds de la région de la Capitale-Nationale.
Sécurité des Québécois
Le gouvernement assure ne pas oublier les régions en voulant rendre l’environnement sécuritaire pour les citoyens, et ce, partout sur le territoire du Québec. Des investissements additionnels de 433 millions de dollars sur cinq ans servira à répondre aux impacts des inondations, déployer de nouveaux sites cellulaires et honorer les obligations de couverture policière au Nunavik.
Par exemple, 250 millions de dollars est prévue pour assister les victimes de la tempête post-tropicale Debby et reconstruire les infrastructures endommagées, et 16,4 millions de dollars sur deux ans permettront d'ajouter 18 sites cellulaires dans les régions administratives du Bas-Saint-Laurent, de la Mauricie et du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
La reprise économique plus vigoureuse que prévue
Le ministre Girard explique que si ces investissements supplémentaires sont possibles, c’est que l’économie reprend de la vigueur plus rapidement que prévu. En effet, après avoir fortement ralenti en 2023 (+0,6 %), la progression du PIB réel devrait s'élever à 1,2 % en 2024, alors qu'en mars dernier, une augmentation de 0,6 % était escomptée.
En se basant par la baisse graduelle des taux d’intérêt et de l’inflation, on peut croire que l’économie québécoise est ainsi bien positionnée pour poursuivre une expansion durable. En 2025, la croissance de l'activité économique s'accélérera légèrement et atteindra 1,5 %, selon les prévisions.
Depuis 2018, la Belle province réduit de plus en plus l’écart de niveau de vie avec ses voisins ontariens. Cet écart est passé de 15,9 % en 2018 à 11,1 % en 2024. Le pouvoir d’achat des Québécois s’est amélioré grandement entre 2018 et 2023. Au cours de cette période, il a affiché une progression de 6,6 % au Québec comparativement à 2,2 % en Ontario.
Allègement fiscal
Dès le 1er janvier 2025, il est prévu une indexation des paramètres du régime fiscal des particuliers et des prestations d'assistance sociale au taux de 2,85 %. Ainsi, on calcule un allègement fiscal de 5,2 milliards de dollars sur cinq ans pour les ménages.
Réduction des dépenses fiscales d'ici cinq ans
Le gouvernement agit également pour optimiser le régime fiscal, ce qui se traduit par une réduction des dépenses fiscales de l'ordre de 3,4 milliards de dollars sur cinq ans. Il poursuit l'examen des dépenses fiscales afin de mieux arrimer le régime fiscal aux réalités actuelles du Québec. Cet examen porte sur l'ensemble des 277 dépenses fiscales, dont le coût total est estimé à 49 milliards de dollars en 2023.
La présente mise à jour prévoit l'optimisation du crédit d'impôt pour la prolongation de carrière afin de le rendre plus efficace et mieux adapté au contexte actuel du marché du travail. Cette mesure s'ajoute à celle, annoncée depuis le dernier budget, visant à harmoniser la fiscalité des gains en capital en fonction des modifications apportées au régime fiscal fédéral.
Promesse de retourner à l’équilibre budgétaire d’ici 2029-2030
Le gouvernement maintient son objectif de retourner à l'équilibre budgétaire d'ici 2029-2030, après versements des revenus consacrés au Fonds des générations, et déposera, au moment de la publication du budget 2025-2026, le plan pour y arriver.
Réduction du poids de la dette
Le gouvernement assure que la réduction du poids de la dette demeure une priorité. Le poids de la dette nette s'établira à 39,0 % du PIB au 31 mars 2025, un niveau inférieur à celui d'avant la pandémie. L'objectif de réduire ce poids à 30 % du PIB d'ici 2037-2038 est maintenu.
Finalement, si le ministre des Finances M.Girard a pris la décision de revoir la situation économique avant la présentation du prochain budget, c'est en partie dû à l'annonce de la promesse du président désigné des États-Unis, Donald Trump, de mettre en place plusieurs mesures protectionnistes qui pourraient nuire à l'économie québécoise.
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