L'encadrement et non l'interdiction
Téléphone cellulaire en classe: le gouvernement de la CAQ rejette une motion du PQ
Par La Presse Canadienne
Le gouvernement caquiste a battu, mardi, une motion du Parti québécois demandant d'encadrer l'utilisation du téléphone cellulaire en classe au primaire et au secondaire.
Le député péquiste de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, qui a une formation d'enseignant, voulait que cet encadrement soit mis en place à temps pour la prochaine rentrée scolaire.
La motion qu'il a présentée au Salon bleu demandait à l'Assemblée nationale de s'inquiéter des effets néfastes du téléphone cellulaire sur la concentration et la motivation des élèves.
Elle notait que d'autres juridictions ont adopté des mesures restrictives quant à l'utilisation du cellulaire dans les écoles et observé des effets positifs sur la socialisation des élèves.
Ces mesures aident également à réduire l'intimidation sur les réseaux sociaux, peut-on lire dans la motion.
Le texte a été présenté conjointement avec la députée libérale de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, la députée solidaire de Mercier, Ruba Ghazal, et la députée indépendante de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols.
Pour rallier ces appuis, le PQ a dû biffer le verbe «interdire» pour le remplacer par «encadrer».
Le gouvernement s'est tout de même opposé au dépôt de la motion par la voix de son leader parlementaire adjoint, Mathieu Lévesque, qui s'est levé pour déclarer: «Pas de consentement.»
Le mois dernier, 92 % des 7000 enseignants sondés par la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE) ont dit appuyer l'interdiction du cellulaire en classe, sauf pour certaines activités pédagogiques.
La présidente de la FSE, Josée Scalabrini, avait affirmé au Journal de Québec que les profs voulaient réduire les distractions en classe et qu'ils craignaient de plus en plus d'être filmés à leur insu par des élèves.
«C'est un combat, avait-elle déclaré. Il y a eu des années où le combat, c'était la casquette en classe ou la gomme dans la bouche, maintenant, c'est le cellulaire.»
Le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, a indiqué par le passé qu'il était «ouvert à réfléchir» à une interdiction généralisée.
En 2021, lors de la Consultation sur la santé des jeunes et l'utilisation des écrans, plusieurs experts avaient rappelé les effets néfastes des écrans sur la vue, le sommeil et le poids.
Mais les écrans ont aussi du bon, avaient-ils dit. À l'école, ils permettraient notamment de varier les approches pédagogiques.
Caroline Plante, La Presse Canadienne
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