Protection des milieux naturels
Dénouement dans le dossier du milieu naturel du ruisseau Barbe
Par Salle des nouvelles
La Ville de Laval, avec la collaboration financière du gouvernement du Québec, a déployé tous les efforts afin de protéger les deux tiers du milieu naturel du ruisseau Barbe, situé au croisement des autoroutes 13 et 440.
Grâce à un investissement de 6,5 M$, lequel sera soumis au conseil municipal du 15 décembre prochain, et à la cession de deux terrains privés par le Groupe Montoni, environ 38 % des milieux naturels du secteur, soit 12,3 hectares, seront protégés de façon pérenne.
De plus, 7 lots totalisant 9,7 hectares se voient imposer un avis de réserve pour fins publiques de conservation de milieux naturels en prévision du projet de la Ville de protéger ce secteur.
« On n’a jamais baissé les bras et je suis très heureux de ce dénouement! On a fait preuve d’ingéniosité pour protéger cet îlot de fraîcheur et de biodiversité au cœur d’un secteur très fortement urbanisé et minéralisé. Je remercie toutes les parties impliquées, que ce soit le gouvernement, Groupe Montoni, le Conseil régional de l’environnement de Laval et sans oublier le dynamique comité citoyen! », a souligné le maire de Laval, Stéphane Boyer.
De son côté, le ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette a ajouté: « Je tiens à saluer l’initiative de la Ville de Laval dans ce projet. Dans cet exercice on voit que tous les acteurs ont travaillé ensemble et sont arrivés à des résultats positifs. L’importance de la protection de notre territoire est primordiale pour notre gouvernement. D’ailleurs lors de l’ouverture de la 15e, Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, le premier ministre a annoncé une somme de 650 M$, afin entres autres, d’assurer la conservation des milieux naturels. »
Un milieu naturel d’exceptions
Situé au nord-est de l’échangeur des autoroutes 13 et 440, ce milieu naturel couvre une superficie totale d’environ 33 hectares. Il est traversé par le ruisseau Barbe, un cours d’eau qui coule d’est en ouest dans la forêt pour aller rejoindre la rivière des Mille Îles.
Un complexe de milieux humides de haute valeur écologique, composé entre autres d’une tourbière boisée et de nombreux marécages, occupe plus de la moitié du territoire qui est maintenant protégé.
Plusieurs types de peuplements forestiers se partagent ce riche territoire. On y trouve entre autres une grande érablière à sucre ponctuée de vieux hêtres, de chênes et de tilleuls, en plus d’une abondance d’autres végétaux typiques des très vieilles forêts, dont l’érable argenté et le noyer cendré, lequel est identifié comme une espèce à statut précaire.
L’une des seules prucheraies du territoire lavallois domine le point le plus haut, alors que les dépressions plus humides sont principalement occupées par des érables rouges et des bouleaux jaunes.
Cette mosaïque d’habitats se trouve aussi à la confluence de deux importants corridors écologiques, à l’intérieur desquels elle forme un noyau de conservation bien identifié au Plan de conservation et de mise en valeur des milieux naturels de Laval, adopté en 2020, et offre une panoplie de services écosystémiques aux communautés adjacentes.
« La protection du secteur du ruisseau Barbe est l’une de mes priorités à titre de ministre responsable de la région de Laval. Notre gouvernement s’est engagé à ce que tous les citoyens soient entendus, et ce dénouement démontre les grandes choses que nous pouvons réaliser en collaboration avec les municipalités », de dire le ministre délégué à l’Économie, ministre responsable de la Lutte contre le racisme et ministre responsable de la région de Laval, Christopher Skeete.
Un dénouement positif
Rappelons que la Ville de Laval avait ajouté le complexe de milieux humides du ruisseau Barbe à la liste des milieux humides d’intérêt protégés depuis 2020 sous le règlement de contrôle intérimaire (RCI), puis identifiés dans le Plan régional des milieux humides et hydriques adopté en 2022.
Toutefois, comme la demande de développement avait été déposée avant l’adoption de celui-ci, la Ville disposait de peu de leviers réglementaires pour protéger la totalité du site du développement. Il s’agit donc d’un dénouement positif dans ce dossier.
« Le CRE de Laval félicite la Ville de Laval d’être allée au bout de sa démarche pour la protection du boisé du Ruisseau Barbe, un milieu naturel d’intérêt d’une grande valeur écologique. Ce dénouement souligne l’ouverture de la Ville de Laval aux alertes et revendications des organismes locaux et des citoyens. Cela s’inscrit aussi dans les objectifs poursuivis par le CRE de Laval, de préserver des milieux de vie sains, riches et diversifiés où il fait bon vivre en plus de viser la cible de 17 % de milieux naturels protégés sur le territoire lavallois. Finalement, en pleine COP15, il est rassurant de voir que la Ville de Laval a la volonté de poser des actions concrètes pour la protection de la biodiversité. Nous ne pouvons que l’encourager à continuer dans ce sens! », conclut Elodie Morandini, directrice générale du CRE de Laval
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