Mapei ferme deux divisions
Par Ghislain Plourde
La direction de Mapei a fermé deux départements, dans les derniers jours, mettant à pied près d’une cinquantaine d’employés.
Mapei a sabré sa division des adhésifs liquides et, par ricochet, d’embouteillage à ses installations de Laval. C’est la troisième unité de travail fermée par l’employeur depuis le début du conflit, le 4 mai 2012. En août dernier, 43 syndiqués avaient été licenciés lors de la fermeture du département des poudres.
«Nous avons reçu cette annonce lundi dernier, sans plus de précisions, alors que la machinerie est déjà sortie de l’usine depuis près d’une semaine. Avec ce nouveau licenciement massif, il ne restera qu’environ 25 travailleurs dans l’usine sur les 115 que nous étions au début du conflit. Depuis le départ, même si la direction laissait entendre qu’elle désirait négocier, ce qu’elle voulait réellement, c’est se débarrasser de notre syndicat», dénonce Éric Caron, président du Syndicat des salariés des produits de céramique et autres –CSN (SPCA–CSN).
Selon la centrale syndicale, cette mise à pied massive était dans les plans de la direction depuis fort longtemps.
«Nous n’avons jamais fait face à un employeur aussi malveillant, aussi méprisant. Quand le directeur de l’usine nous déclare devant le conciliateur, que son projet de réduction de personnel et de déménagement des équipements qu’il vient tout juste de mettre à exécution était prévu depuis le mois de décembre dernier, nous sommes en droit de nous demander si la négociation de bonne foi faisait partie de son plan de match initial», déclare Alain Lampron, président de la Fédération de l'industrie manufacturière (FIM–CSN).
L’employeur réfute les allégations de mauvaise foi. «Notre usine de Laval est la moins fonctionnelle. On demandait une flexibilité dans les charges de travail depuis l’automne dernier, mais les travailleurs n’ont pas voulu nous l’accorder. Nos intentions étaient claires, ce n’est donc pas une surprise», affirme la directrice des ressources humaines chez Mapei-Canada, Lysanne Bruneau.
La suite des choses
Ce dernier ignore les plans exacts de la compagnie, mais croit qu’on fera de l’usine de Laval un centre de distribution. «Ils ont les moyens de le faire, même si ça leur coûtera plus cher», dit le président du syndicat qui croit qu’on pourrait maintenir les départements d’expédition, de réception et de polymère à Laval.
Les plans sont confirmés par la direction. «Nous avions déjà fait part de notre plan aux employés. Ceux qui reviendront seront affectés dans l’entrepôt ou dans l’unité de polymère. Toutes nos démarches se sont faites sous l’égide du ministère du Travail», précise Lysanne Bruneau.
Le syndicat s’attend à recevoir, dans les prochains jours, une proposition pour un nouveau contrat de travail visant les quelque 25 employés restants. Quant à la seconde plainte de négociation de mauvaise foi, qui se retrouve devant la Commission des relations du travail (CRT), elle pourrait être retirée, d’ici peu.
L’usine de Mapei à Laval est considérée comme le bureau principal de l’entreprise au pays. Elle sert d’usine de fabrication et de centre d’excellence en recherche et développement pour les systèmes de réfection du béton.
Les employés sont sans convention collective depuis le 13 décembre 2011.
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