Un ministre israélien invite le Canada à accueillir des Gazaouis
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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Les politiciens canadiens repoussent l'idée d'expulser les Palestiniens de la bande de Gaza, alors qu'un ministre israélien suggère que certains d'entre eux pourraient être envoyés au Canada.
Le président américain Donald Trump a stupéfié le monde entier cette semaine lorsqu'il a suggéré que le territoire palestinien pourrait être évacué de ses habitants et transformé en une destination touristique de type «riviera» appartenant aux États-Unis.
Dans un message publié sur X jeudi matin, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, écrit que le Canada «a déjà exprimé sa volonté d'accueillir des résidents de Gaza» et devrait les accepter. Il souligne qu'Ottawa dispose déjà d'un «programme d'immigration structuré».
Mais le programme de réinstallation d'Ottawa ne s'adresse qu'aux personnes ayant de la famille au Canada, et une petite partie des demandes — actuellement plafonnées à 5000 — a permis à des Palestiniens de venir au Canada.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a rappelé mercredi que le Canada soutenait l'autodétermination des Palestiniens et s'opposait à leur «déplacement forcé» de Gaza.
Le ministre du Développement international, Ahmed Hussen, et le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, font aussi partie d'une dizaine de députés qui ont repoussé l'idée de M. Trump.
Mme Joly affirme que «la position de longue date du Canada sur Gaza n'a pas changé».
«Nous sommes déterminés à œuvrer en faveur d’une solution à deux États, où Israéliens et Palestiniens pourront vivre en toute sécurité à l’intérieur de frontières internationalement reconnues», a écrit la ministre mercredi sur X.
Le Bloc québécois est lui aussi favorable à une solution à deux États, «seule solution permettant l’établissement d’une paix durable dans la région», écrit le porte-parole du parti en matière d'affaires étrangères, Stéphane Bergeron.
«Le contrôle de la bande de Gaza par une puissance étrangère serait purement et simplement illégal. Ainsi en serait-il du déplacement de plus de deux millions de Palestiniens, ce qui serait, en plus, totalement irréalisable», conclut M. Bergeron.
L'organisme Human Rights Watch et des groupes similaires affirment que le plan de M. Trump équivaudrait à un «nettoyage ethnique».
La bande de Gaza a été établie comme territoire palestinien lorsque des Palestiniens ont été déplacés dans toute la région au moment de la création de l’État d’Israël en 1948. La Jordanie, le Liban et l’Égypte accueillent déjà des milliers de réfugiés palestiniens et ces pays affirment qu’il serait inapproprié d’en expulser davantage de leur patrie.
Israël rejette la désignation des Palestiniens comme «réfugiés» par les Nations unies, affirmant que ce terme accrédite une thèse illégitime de leur retour éventuel sur une terre qui est maintenant l'État hébreu. Les responsables israéliens ont également fait valoir que le peuple juif avait des liens ancestraux avec cette terre.
Dylan Robertson, La Presse Canadienne