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Un avocat lance un sauvetage pour les monuments commémoratifs de La Baie d'Hudson

durée 18h39
23 avril 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

TORONTO — Un avocat de Toronto espère trouver un moyen de préserver les monuments aux morts situés dans deux magasins de La Baie d'Hudson.

E. Patrick Shea, qui siège au sénat du 48e Highlanders of Canada et est également secrétaire de la Fondation de l'ARC, a déclaré qu'il souhaitait que les monuments commémorant les travailleurs de La Baie d'Hudson et de Simpsons morts au cours de la Seconde Guerre mondiale soient conservés.

La plaque commémorative du magasin de Toronto présente la liste des employés de Simpsons –un grand magasin désaffecté que La Baie a racheté en 1978– qui ont fait le «sacrifice suprême». Celle-ci est disposée près des ascenseurs, est encadrée de deux drapeaux canadiens et d'une couronne de coquelicots surmontée d'une bannière violette sur laquelle on peut lire «N'oublions jamais».

L'autre est située dans le magasin du centre-ville de Calgary, qui fermera ses portes le 15 juin. Sur la plaque de bronze figurent les noms de dizaines d'employés de La Baie d'Hudson morts pendant la guerre.

«La plupart des gens ne voient que des noms sur un mur, mais derrière chacun de ces noms se cache une histoire», a expliqué M. Shea.

Sur les quelque 100 personnes inscrites sur ces monuments, la plupart avaient 18 ou 19 ans lorsqu'elles ont quitté leur foyer pour la guerre, a-t-il ajouté. Elles ne sont jamais revenues et la plupart de leurs proches ont également disparu.

«Certains d'entre eux ont peut-être eu des enfants, leurs enfants auraient aujourd'hui plus de 80 ans, a continué l'avocat. Ces plaques sont le dernier vestige de leur mémoire, et elles méritent d'être exposées au grand jour.»

M. Shea espère que son plaidoyer en faveur des monuments commémoratifs permettra d'éviter qu'ils ne soient délaissés au moment où La Baie d'Hudson fermera tous ses magasins, vendra ses actifs et cherchera des entreprises pour reprendre ses baux.

Des vestiges historiques mis à prix?

Interrogée sur les projets relatifs aux monuments commémoratifs, Tiffany Bourré, porte-parole de La Baie d'Hudson, a répondu dans un courriel que l'entreprise était «pleinement consciente» de l'importance culturelle de ses artefacts et qu'elle travaillait avec des experts afin de s'assurer qu'ils seraient vendus aux enchères d'une manière qui «équilibre de manière appropriée les intérêts et les préoccupations de toutes les parties prenantes».

L'entreprise retournera devant le tribunal jeudi pour demander l'autorisation d'organiser une vente aux enchères de quelque 1700 œuvres d'art et de plus de 2700 artefacts.

Le Fonds de placement immobilier RioCan, qui gère la filiale de Calgary dans le cadre d'une coentreprise avec La Baie, n'a pas répondu à une demande de commentaires.

Le Conseil du régime de retraite des enseignants de l'Ontario, dont la filiale Ontrea Inc. est citée dans les documents judiciaires comme étant le propriétaire de la filiale du centre-ville de Toronto, n'a pas non plus souhaité répondre à une demande de commentaire.

Son autre filiale immobilière, Cadillac Fairview, a toutefois répondu et a réorienté La Presse Canadienne à La Baie d'Hudson.

«Si des artefacts se retrouvent en possession de Cadillac Fairview, nous soutenons leur préservation», a soutenu Anna Ng, porte-parole de l'entreprise, dans un courriel.

M. Shea, dont la mère a travaillé pour La Baie d'Hudson pendant 40 ans, souhaite que les monuments commémoratifs demeurent dans la communauté où ils se trouvent déjà.

Il estime que la tour Simpsons, située au 401, Bay Street, propriété de Cadillac Fairview et qui abrite le siège social de La Baie d’Hudson, serait l’emplacement parfait pour le futur mémorial de Toronto.

Les musées militaires de Calgary pourraient convenir au mémorial de l'Alberta, a déclaré Shea.

La conservatrice Alison Mercer a convenu dans un courriel que le mémorial pourrait être intégré à la collection du musée.

Il ne s'agirait pas des premiers monuments pour lesquels l'avocat de Toronto arrive à`avoir gain de cause. Par le passé, il en avait déjà sauvé un dans une usine désaffectée de Thorold, en Ontario, pour les employés de l'Ontario Paper Company morts pendant la Première Guerre mondiale.

Tara Deschamps, La Presse Canadienne