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Un agent de la GRC de Colombie-Britannique aurait «carrément menti», selon un avocat

durée 19h49
11 mars 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

Un agent de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) de la Colombie-Britannique qui avait tenu des propos désobligeants sur le poids d'une collègue a témoigné cette semaine et expliqué qu'il s'était excusé auprès d'elle et qu'ils en avaient «ri», mais un avocat de la GRC a déclaré mardi que l'agent avait «carrément menti».

Les agents Ian Solven, Mersad Mesbah et Philip Dick, tous en poste au détachement de la GRC de Coquitlam, risquent un congédiement pour conduite déshonorante et harcèlement au travail présumés, pour des commentaires formulés dans des groupes de discussion privés et sur des terminaux de données policières.

L'audience relative au code de déontologie de la GRC concernant les agents a commencé le mois dernier à Surrey, en Colombie-Britannique.

L'audience a été interrompue à plusieurs reprises mardi après la découverte de nouveaux éléments de preuve et la divulgation d'un courriel prétendument «hautement incendiaire» provenant de la direction du détachement de la GRC de Coquitlam, envoyé à des centaines d'employés.

L'avocat de l'agent Solven, Brad Kielmann, a affirmé que le courriel de la direction de la GRC avait «intimidé» les témoins à l'idée de témoigner, et il a prévenu le comité de déontologie, composé de trois membres, qu'il demanderait la suspension des procédures dans cette affaire.

L'audience a également été reportée après que John MacLaughlan, avocat du représentant de l'autorité disciplinaire de la GRC, a déclaré que des preuves spontanées avaient été révélées, alléguant que l'agent Solven avait menti lors de son témoignage de lundi.

Ce dernier a assuré avoir tenu des propos personnels sur ses collègues par frustration, mais a affirmé s'être excusé auprès de l'agente Sandra Morse, que les agents avaient surnommée «Big Sandy».

Ian Solven a expliqué qu'après avoir reçu une lettre concernant l'affaire du code de conduite, il s'était excusé auprès de Mme Morse pour ses commentaires «personnels» sur son poids.

Il a témoigné qu'ils avaient eu une «bonne conversation», et que Mme Morse et lui en avaient «ri un peu».

«Nous sommes passés à autre chose et je lui parle encore régulièrement», a témoigné le gendarme.

Mais Me MacLaughlan a déclaré au panel mardi que Mme Morse s'était rendue chez son supérieur après le témoignage de Ian Solven et avait fait une déclaration spontanée alléguant que celui-ci avait «menti dans son témoignage d'hier».

«Je pense qu'il est juste de dire, sur la base des informations préliminaires, que l'agente Morse a une vision très différente de l'interaction qu'elle a eue/a avec l'agent Solven.»

L'audience a été ajournée pour examiner les nouveaux éléments de preuve divulgués.

Après la reprise de l'audience, Me MacLaughlan a déclaré que le témoignage de Mme Morse avait été une «surprise», mais qu'il était important de l'entendre pour la crédibilité de l'agent Solven.

«Soyons francs, l'agente Morse est censée témoigner que l'agent Solven a carrément menti dans son témoignage», a déclaré Me MacLaughlan au comité de déontologie.

«Il n'a présenté aucune excuse à l'agente Morse et, malgré ces allégations de commentaires odieux et répugnants adressés à l'agente Morse par le membre en question, il lui a demandé une référence de moralité.»

Il a déclaré que le témoignage de Mme Morse était une «déclaration très émouvante» décrivant l'impact des commentaires formulés à son égard dans les discussions de groupe.

La commission autorisera Mme Morse à témoigner mercredi.

Les agents Solven, Mesbah et Dick sont accusés d'avoir tenu des propos homophobes, racistes et autres propos offensants dans des groupes de discussion, et pourraient perdre leur emploi si ces allégations sont fondées.

Ian Solven a témoigné lundi au sujet de commentaires formulés dans des groupes de discussion de la police, sur son téléphone personnel et sur les terminaux mobiles de la GRC.

Il a déclaré que ses commentaires étaient «inappropriés» et regrettables, mais qu'il avait utilisé «l'humour noir» pour gérer le stress lié à son travail.

Me Kielmann, l'avocat de l'agent Solven, a déclaré que le courriel de la direction du détachement contenait «ce que je ne peux que qualifier de commentaires hautement incendiaires à l'égard des membres concernés, commentant leurs témoignages».

Il a qualifié de «très problématique» que le courriel ait été envoyé alors que l'audience était en cours, car certains témoins du détachement n'ont pas encore témoigné.

«Un employeur qui commente la culpabilité d'un employé lors d'une audience en cours constitue, selon nous, une conduite inappropriée», a-t-il fait valoir.

La commission a refusé que le courriel soit lu comme preuve, mais Me Kielmann a indiqué qu'il serait cité en référence mercredi.

Darryl Greer, La Presse Canadienne