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Trump provoque le report du projet de loi sur l’énergie de la ministre Fréchette

durée 16h06
2 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — Que se passe-t-il avec le projet de loi 69 qui vise à donner les coudées franches à Québec pour doubler sa production d’électricité? La pièce maîtresse en matière d’énergie du gouvernement Legault n’a pas été étudiée lors de la présente session parlementaire et elle n’est pas à l’horaire pour la dernière semaine de travaux. La ministre de l’Économie et de l’Énergie, Christine Fréchette, évoque le futur locataire de la Maison-Blanche, Donald Trump, pour justifier ce retard.

«L'arrivée de la nouvelle administration aux États-Unis vient un peu changer la donne. S'il y a des tarifs qui sont imposés, ça vient changer la nature de la compétitivité des entreprises au Québec et, par conséquent, on veut voir un peu comment les choses vont se placer avant d'aller de l'avant, car il y a notamment la question de la tarification dans le projet de loi», a expliqué la ministre Fréchette en mêlée de presse lundi à Montréal.

La ministre de l’Énergie a dit que «quelques éléments» pourraient être modifiés dans la pièce législative. «Mais il faut voir dans quelle mesure l'élément tarification possible sur les exportations québécoises va changer, ou pas, la donne», a ajouté la ministre.

La menace du président élu Donald Trump d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur tous les produits canadiens a provoqué une onde de choc de ce côté-ci de la frontière. La semaine dernière, le premier ministre François Legault a dit que ces tarifs toucheraient aussi l’électricité québécoise exportée aux États-Unis.

Jusqu’à 185 milliards $ d’ici 2035

Le projet de loi 69 vise à modifier l’encadrement du secteur énergétique afin de répondre à la hausse de la demande exigée pour la décarbonation de l’économie. Hydro-Québec prévoit investir jusqu’à 185 milliards $ d’ici 2035 afin de doubler sa production.

Il modifie aussi la manière dont les tarifs d’électricité seront fixés. Malgré l'augmentation de la production qui sera nécessaire, le gouvernement Legault assure que les tarifs résidentiels seront plafonnés à 3 %. Ce sera plutôt aux entreprises de payer pour la transition énergétique.

La pièce législative a été déposée par l’ancien ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, en juin dernier. Après sa démission choc en septembre, c’est Christine Fréchette qui a dû remplacer son collègue in extremis pour piloter les consultations particulières du projet de loi. L’étude détaillée se fait toujours attendre.

Avant sa démission, M. Fitzgibbon avait évoqué des «hausses importantes» de tarifs d’ici cinq ou dix ans.

«Le gouvernement est empêtré»

Le Parti libéral du Québec (PLQ) déplore le retard du projet de loi. «De notre côté, nous étions prêts depuis des mois, mais il est clair que le gouvernement est empêtré dans les enjeux liés au “legs” de Fitzgibbon. Nous avons perdu une année entière à avancer dans l’avenir énergétique à cause des tergiversations caquistes», a affirmé le leader libéral, Monsef Derraji, dans une déclaration écrite.

«Que le gouvernement veuille réviser le projet de loi à la lumière des développements récents aux États-Unis, ce n'est peut-être pas une mauvaise idée. Mais en réalité, c'est un diachylon sur une plaie béante. Ce projet de loi nécessite d'être retiré», a affirmé le péquiste Pascal Paradis en entrevue avec La Presse Canadienne.

Thomas Laberge, La Presse Canadienne

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