Trois meurtres de femmes en N.-É. suscitent l'inquiétude face à la violence conjugale
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Par La Presse Canadienne, 2024
HALIFAX — Les groupes qui viennent en aide aux victimes de violence conjugale en Nouvelle-Écosse affirment qu’une récente série de meurtres de femmes ne donne qu’un aperçu de l’ampleur de la violence conjugale dans la province, et ils expliquent que davantage de mesures sont nécessaires pour protéger les victimes.
Miia Suokonautio, directrice générale du YWCA Halifax, affirme que même si les trois meurtres du mois dernier ont choqué le public, la violence fondée sur le sexe est beaucoup plus répandue que ce qui est rapporté publiquement.
«Qu’il s’agisse de zéro (décès signalés) ou d’un, deux ou trois, nous savons, d’après notre expérience, que la violence fondée sur le sexe se produit tout le temps», a déclaré Mme Suokonautio.
Depuis le 18 octobre, trois meurtres-suicides impliquant des couples ont été signalés par la police en Nouvelle-Écosse, et dans chaque cas, un homme a tué sa partenaire féminine avant de se suicider. L’un d’eux s’est produit à Yarmouth, en Nouvelle-Écosse, et les deux autres se sont produits dans la banlieue d’Halifax.
La semaine dernière, un communiqué de presse de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) de la Nouvelle-Écosse a confirmé que le décès, le mois dernier, d'une femme de 59 ans à Enfield, en Nouvelle-Écosse, aux mains de son partenaire de 61 ans était le résultat de violences conjugales. Le communiqué a également confirmé que le partenaire de la femme, qui s'est suicidé, était un membre retraité de la GRC. Cette information a été publiée après que la fille de la femme, Tara Graham, a indiqué aux médias que sa mère avait été tuée par son ancien conjoint de la GRC.
Dans un communiqué de presse publié vendredi, Wellness Within, un organisme à but non lucratif basé en Nouvelle-Écosse qui défend les droits des femmes, des personnes transgenres et non binaires, a expliqué qu'il partageait la frustration de la famille quant à la manière dont la GRC a d'abord signalé les décès. Le communiqué du groupe a souligné que les partenaires de personnes qui ont travaillé pour les forces de police sont confrontés à des obstacles supplémentaires et à une dynamique de pouvoir inégale lorsqu'ils sont confrontés à la violence conjugale.
Dans un courriel, le porte-parole de la GRC, le caporal Guillaume Tremblay, a déclaré que le statut d'emploi de l'ancien agent de la GRC était initialement considéré comme un renseignement personnel en vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels, mais que les forces de l'ordre l'ont ensuite divulgué parce qu'il a pris sa retraite il y a plus de 10 ans. M. Tremblay a également déclaré qu'à l'avenir, la police indiquera clairement si un incident est de la violence conjugale, à condition que la déclaration ne mette personne en danger.
L'un des obstacles à la compréhension de l'ampleur de la violence conjugale réside dans le fait que les personnes ne signalent pas les abus à la police en premier lieu, ce qui peut se produire pour plusieurs raisons, a déclaré Mme Suokonautio. Certaines personnes peuvent venir de communautés, comme les communautés noires ou autochtones, qui ont des relations tendues avec la police locale.
D'autres s'inquiètent simplement de leur sécurité lorsqu'elles envisagent de signaler l'abus.
Cassidy McMackon, La Presse Canadienne