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Stablex: la Ville de Blainville fait une «nouvelle proposition»

durée 16h41
21 mars 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — La Ville de Blainville et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ont soumis une proposition vendredi pour dénouer l’impasse du dossier Stablex, mais le gouvernement soutient que cette suggestion a déjà été refusée par le passé.

Le projet de Stablex, qui compte agrandir un dépotoir de déchets dangereux, suscite la controverse depuis plusieurs semaines.

L’entreprise américaine compte créer une sixième cellule d’enfouissement de déchets sur un terrain qui appartient à la Ville de Blainville.

La Ville, des citoyens, des groupes environnementaux, l'Union des municipalités du Québec et la Fédération québécoise des municipalités s’y opposent.

Le gouvernement du Québec y est toutefois favorable et il a pris les grands moyens en déposant le projet de loi 93 à la fin de février, pour exproprier la Ville au coût de 17 millions $, obtenir le terrain visé par Stablex et permettre l’agrandissement du dépotoir de déchets dangereux.

La Ville et la CMM proposent plutôt que Stablex utilise un terrain adjacent, qui appartient déjà au gouvernement.

Un règlement de contrôle intérimaire (RCI) est en vigueur sur les deux terrains, ce sont donc des territoires en partie protégés par la Communauté métropolitaine de Montréal, en raison des milieux humides qui s’y trouvent.

Dans la proposition soumise vendredi, la Ville et la CMM ont indiqué qu’elle était prête à retirer «7,2 hectares de milieux humides protégés» pour que Stablex puisse continuer ces opérations sur le terrain appartenant au gouvernement du Québec.

En contrepartie, la CMM protégerait 123 hectares de milieux naturels supplémentaires, à un autre endroit du secteur, «ce qui permet d’éviter la fragmentation de l’écosystème et de consolider l’intégrité de la tourbière de Blainville, au bénéfice de l’ensemble de la région métropolitaine».

En réponse à cette proposition, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a émis cette déclaration: «La Ville de Blainville et la CMM ont démontré une ouverture, mais nous ont essentiellement présenté une alternative qui avait déjà été refusée par le passé. Nous leur avons demandé de faire leur travail et de faire cette proposition d’entente directement avec l’entreprise afin de dénouer l’impasse.»

Liens coupés entre l'entreprise et la Ville

En conférence de presse vendredi après-midi, la mairesse de Blainville, Liza Poulin, a indiqué qu'il incombe au gouvernement de «prendre ses responsabilités» et de discuter de cette proposition avec Stablex.

«La gestion des matières dangereuses résiduelles est une compétence qui appartient au gouvernement du Québec et c'est à lui (…) de jouer son rôle de médiateur entre les parties prenantes», a-t-elle dit.

La mairesse a indiqué que la Ville avait coupé les ponts avec l’entreprise depuis 2023.

L’entreprise américaine Stablex, de son côté, fait valoir qu’elle doit agrandir pour desservir sa clientèle québécoise et que, pour éviter une interruption de service, les travaux de préparation, qui incluent l’abattage d’arbres, doivent débuter au plus tard au printemps 2025.

Mais cette saga pourrait se poursuivre devant les tribunaux.

Dans un communiqué, la CMM et la Ville de Blainville ont écrit avoir «informé, lundi, le Procureur général du Québec de leur intention de déposer, à la Cour supérieure, une demande de sursis d’application de la Loi afin de contester sa légalité et sa constitutionnalité».

Stéphane Blais, La Presse Canadienne