Santé Québec explique pourquoi la congestion dans les urgences est pire à Montréal

MONTRÉAL — On observe une hausse du nombre de visites dans les urgences en janvier entre 2023 et 2024. Cette situation est particulièrement présente à Montréal, entre autres parce que les cas sont plus complexes dans la métropole et que le vieillissement de la population est plus important.

Ce sont des éléments de réponse de Santé Québec pour expliquer pourquoi la pression dans les urgences est plus forte à Montréal.

«Nous notons une augmentation de plus de 600 visites par jour au niveau du Québec en entier comparativement à la même période l'année dernière», a fait savoir Véronique Wilson, directrice générale adjointe à la coordination réseau et au soutien aux opérations chez Santé Québec.

Lors du point de presse hebdomadaire de Santé Québec sur la situation dans les urgences, vendredi, Mme Wilson a précisé que pour la région de Montréal seulement, il y a 200 visites supplémentaires par jour aux urgences comparativement à la même période l'an dernier.

Entre le 7 et le 20 janvier, on constate que la hausse des visites quotidiennes dans les urgences est plus marquée à Montréal, à hauteur de 9,2 % depuis un an, et «dans le 450 c'est près de 7 %».

«Cette augmentation des visites peut s'expliquer notamment par les besoins et la complexité de la clientèle montréalaise. Les usagers qui se présentent à l'urgence sont souvent plus malades, plus âgés et ils ont des besoins plus complexes», a déclaré Mme Wilson.

«Ces usagers se retrouvent donc plus souvent couchés sur une civière et demandent qu'on prenne du temps pour bien les soigner, ce qui augmenter le taux d'occupation sur civière.»

Mme Wilson a aussi fait valoir que les hôpitaux spécialisés, notamment le CHUM, le CUSM, l'Hôpital général juif, l'Hôpital Sacré-Cœur et l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, desservent une clientèle qui habite à l'extérieur de la métropole. Les patients de l'extérieur dépassent parfois les 30 % de la clientèle de ces hôpitaux.

Vendredi après-midi, le taux d'occupation dans les urgences de Montréal s'élevait à 145 %, comparé à une moyenne provinciale de 121 %. Les plus hauts taux se retrouvent à Laval (171 %) et dans les Laurentides (154 %).

L'objectif est d'augmenter temporairement le nombre de lits disponibles dans une installation, hors de l'urgence. Cela permet d'équilibrer la pression sur les étages et à l'urgence, a expliqué Mme Wilson.

«Nous savons très bien que l'augmentation de lits sur les unités ne résout pas à elle seule la congestion hospitalière et que ça devrait être une solution temporaire. C'est pour cela que les centres hospitaliers font actuellement de grands efforts pour améliorer la fluidité hospitalière», dit-elle.

Forte propagation de l'influenza

Le directeur national de la santé publique, Dr Luc Boileau, a fait part d'une baisse du nombre de cas de COVID-19 et du virus respiratoire syncytial (VRS) à travers la province. Cependant, les cas d'influenza sont en ascension. Jusqu'à la mi-février, la courbe devrait continuer de croître.

«Il faut donc anticiper qu'il va y avoir des conséquences pour les gens et des hospitalisations. On en compte souvent entre 6000 et 7000 par année, des hospitalisations, et même autour de 300 à 400 personnes qui vont aux soins intensifs. Malheureusement, on a aussi des décès», a-t-il mentionné en point de presse.

La vaccination est la meilleure façon de se protéger contre des complications de l'influenza et le Dr Boileau a rappelé qu'il est toujours temps de se faire vacciner puisque le pic de la saison de la grippe n'a pas encore été atteint.

Jusqu'à présent, 1,7 million de Québécois ont été vaccinés contre l'influenza. «Ce qui est très bien», a commenté Dr Boileau, mais il encourage ceux qui n'ont pas leur dose à se protéger avant le point culminant de la circulation du virus de la grippe.

Dr Boileau a indiqué que le taux de vaccination chez les 65 ans est un peu en bas de 60 % à travers la province, la cible étant de 70 %. Dans les CHSLD et les résidences privées pour aînés, la cible de la santé publique a été atteinte. «Quand on atteint 60 % on est satisfait, on est heureux à 70 %», résume-t-il.

D'autre part, Dr Boileau s'est réjoui que l'épidémie de rougeole qui s'est déclarée en décembre soit contenue pour le moment. En date du 21 janvier, 13 cas ont été confirmés dans les Laurentides, à Montréal et à Laval. Il appelle les familles qui ne sont pas vaccinées contre la rougeole, particulièrement les enfants, à prendre rendez-vous pour recevoir le vaccin.

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Katrine Desautels, La Presse Canadienne