Phénomène «chauffeur inc.»: entreprises et syndicats demandent à Legault d'intervenir
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Entreprises et syndicats du domaine du camionnage pressent le gouvernement Legault de sévir face au phénomène de «Chauffeur inc.» qui fait perdre des emplois légitimes et des millions de dollars en revenus gouvernementaux.
Le phénomène «Chauffeur inc.» vient de l'Ontario où il a commencé, avant de s'étendre au Québec, ont expliqué en conférence de presse, jeudi à Montréal, l'Association du camionnage, le syndicat des Teamsters et l'Association des professionnels du dépannage du Québec.
Leur employeur prétend que ces chauffeurs ne sont pas ses employés, mais des travailleurs incorporés. Il ne prélève donc pas les différentes cotisations sur la masse salariale, comme le Régime des rentes, la CNESST et autres prélèvements comme ceux des assurances collectives, du régime de retraite d'un employeur et autres. Pour l'employeur ontarien, il en résulte une économie de 20 % à 30 %.
Mais pour Marc Cadieux, de l'Association du camionnage, il s'agit là d'une concurrence déloyale, d'une «véritable fraude».
Certains de ces chauffeurs n'ont pas la formation requise pour conduire un camion, voire n'ont pas de permis de conduire, pas d'assurances.
Réjean Breton, de l'Association des professionnels du dépannage, a évoqué des cas où lorsqu'un remorqueur est venu récupérer un camion enlisé ou accidenté, le chauffeur avait disparu.
Les trois organisations demandent au gouvernement Legault d'intervenir, idéalement de concert avec l'Ontario, pour régler le problème, qui dure depuis des années et qui coûte des emplois et des revenus, tant aux entreprises de camionnage qu'aux gouvernements.
Lia Lévesque, La Presse Canadienne