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Partielle dans Terrebonne: esquisse de la lutte à venir

durée 09h45
23 février 2025
La Presse Canadienne, 2024
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4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — À l’instar de Jean-Talon en 2023, l'élection partielle dans Terrebonne pourrait avoir des répercussions majeures à l’Assemblée nationale. La circonscription de la Rive-Nord de Montréal était détenue par le ministre caquiste Pierre Fitzgibbon jusqu’en septembre dernier, mais les appuis du gouvernement s'y effritent au profit du Parti québécois (PQ). Malgré la course à deux qui se dessine, les libéraux, les solidaires et les conservateurs comptent se faire entendre dans cette course. Esquisse de la lutte à venir.

Une partielle «difficile» pour la CAQ

Questionné à savoir comment il comptait faire valoir les intérêts de ses éventuels commettants au sein d’un caucus déjà imposant, le candidat caquiste, Alex Gagné, cite un programme de tutorat qu’il a mis sur pied et qui est en train de se déployer à la grandeur du Québec.

«Avec la conviction, l'énergie et la motivation que j'ai pour les gens de Terrebonne, je ne suis pas inquiet que je vais être en mesure de faire valoir leurs enjeux et qu'on puisse y répondre dans un temps qui fait du sens», explique-t-il en entrevue avec La Presse Canadienne.

Le premier ministre François Legault a dit qu’il est «toujours difficile pour un gouvernement de gagner une élection partielle». Pour le candidat, il est important de faire preuve «d’humilité».

«Ce que les gens veulent en bout de ligne, c'est avoir du monde qui arrive avec des idées qui sont constructives et qui chiale pas sur tout ce qui bouge. Moi, honnêtement, c'est vraiment là-dessus que je veux me concentrer», soutient le jeune homme de 27 ans.

Jean-Talon 2.0

Le PQ mise sur sa présidente, Catherine Gentilcore, pour rafler Terrebonne au gouvernement, comme l’a fait Pascal Paradis dans Jean-Talon.

«On a le choix entre envoyer une cinquième députée du PQ qui pourrait parler librement des enjeux et les défendre haut et fort ou envoyer un 87e député de la CAQ qui n'aurait pas cette liberté-là de défendre les enjeux des gens de Terrebonne de peur de déplaire ou de sortir de la ligne de parti», soutient-elle.

Elle affirme que sur le terrain, «ce qui revient souvent, c'est que le bilan de la CAQ est extrêmement difficile à défendre».

Rappelons que Terrebonne était un château fort péquiste avant de tomber aux mains de la CAQ en 2018. Les sondages actuels donnent une avance confortable au PQ devant le parti de François Legault.

20 %

En troisième place dans les sondages, la candidate libérale, Virginie Bouchard, demeure consciente que ses chances de l’emporter dans Terrebonne sont minces.

«C’est sûr qu’on est réaliste sur le fait de gagner l'élection, mais on souhaite faire aux alentours de 20 % et plus», dit la jeune femme de 28 ans.

Lors de l’élection générale de 2022, les libéraux avaient terminé en quatrième place avec 10 % des votes.

Selon la candidate, les électeurs ne veulent plus d’un député comme Pierre Fitzgibbon.

«C'est sûr que les gens ne veulent plus – c’est bizarre le terme que je vais utiliser – de vieux monsieurs qui ne voient pas la réalité des choses dans Terrebonne. (...) Les gens veulent du changement pour être plus écoutés que dans les dernières années», affirme-t-elle.

«Faire parler de la gauche»

La candidate solidaire, Nadia Poirier, est aussi bien consciente que la situation actuelle ne favorise pas son parti dans la partielle dans Terrebonne. Les sondages placent le parti de gauche à égalité statistique avec les conservateurs d’Éric Duhaime.

«On veut en profiter pour faire avancer nos idées et faire connaître nos propositions. (...) On essaie de se placer au-dessus de la mêlée et de porter notre vision positive, notre vision d'espoir et faire parler de la gauche à Terrebonne», explique-t-elle.

La candidate soutient que la proposition solidaire de repas gratuits dans les écoles résonne auprès des citoyens de la circonscription.

Selon elle, les électeurs ont été déçus du départ de leur député, Pierre Fitzgibbon. «Les gens ont hâte d'avoir de nouveau un député à Terrebonne», dit-elle.

Rendre des comptes

À l'instar de QS, le candidat conservateur, Ange Claude Bigilimana, veut profiter de cette partielle pour faire avancer les idées de son parti.

«Une fois qu'on a rencontré des gens, ils disent: “On va prendre le temps de réfléchir, mais je ne connaissais pas le parti sous cet angle-là”», relate-t-il, ajoutant que la campagne conservatrice «Mon char, mon choix» a eu des échos dans le comté.

Le Parti conservateur n’a pas d’élu à l’Assemblée nationale. S’il gagne, M. Bigilimana serait donc le premier. Il croit que les politiciens devraient davantage rendre des comptes à leurs électeurs.

«Je m'engagerais comme élu conservateur à l'Assemblée nationale à rencontrer mes concitoyens chaque année pour leur donner un bilan de ma performance», explique-t-il.

Transport collectif

En septembre dernier, des maires de la couronne Nord de Montréal ont fait front commun à l’Assemblée nationale pour exiger un meilleur financement en transport collectif.

Tous les candidats dans la partielle s’entendent pour dire qu’il faut améliorer le transport en commun dans la circonscription de Terrebonne.

Les électeurs sont conviés aux urnes le 17 mars pour élire le remplaçant de Pierre Fitzgibbon.

Thomas Laberge, La Presse Canadienne