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Ottawa resserre les critères d'admissibilité au programme du principe de Jordan

durée 14h13
13 février 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Ottawa a annoncé le resserrement d'un programme conçu pour garantir que les enfants des Premières Nations reçoivent les soins et le soutien dont ils ont besoin au moment où ils en ont besoin.

Ces changements surviennent près d'un an après que le gouvernement fédéral eut déploré devant le Tribunal canadien des droits de la personne que les demandes de financement en vertu du «principe de Jordan» incluaient parfois des dépenses comme des consoles de jeux vidéo ou des séances de photos pour agences de mannequins.

Le Tribunal des droits de la personne a admis le mois dernier qu'il était «assez préoccupé» par cette question.

Ottawa a donc décidé cette semaine de ne plus approuver les demandes pour, par exemple, des rénovations domiciliaires, des événements sportifs, des voyages à l'étranger, des mesures de soutien non médical ou des requêtes liées à l'école, sauf si cela est nécessaire pour assurer l'égalité avec les enfants qui ne sont pas issus des Premières Nations.

Mais Cindy Blackstock, de la Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières Nations, affirme que les changements apportés au programme par Ottawa ne sont pas fondés sur des preuves et que le gouvernement fédéral adopte une approche qui «alimente les stéréotypes coloniaux».

Le «principe de Jordan» doit son nom à un garçon manitobain souffrant de multiples handicaps qui était mort à l'hôpital pendant que les gouvernements provincial et fédéral discutaient de celui qui devrait payer les soins qui lui permettraient de rentrer chez lui.

Dans le cadre de ce programme fédéral, les familles peuvent demander et recevoir plus rapidement des fonds en fonction de leurs besoins: les provinces et le gouvernement fédéral règlent ensuite les batailles de champs de compétences pour déterminer qui doit payer la note.

En janvier dernier, le père de Jordan, Ernest, a lui-même condamné sur les réseaux sociaux les «abus» au programme. Il affirmait que les enfants qui ont des besoins urgents subissent des retards dans l'accès aux fonds à cause d'une mauvaise utilisation du programme.

«Depuis sa mise en œuvre initiale en 2016, le nombre de demandes présentées en vertu du principe de Jordan a augmenté à un rythme extrêmement rapide, surtout au cours des dernières années», indique la ministre des Services aux Autochtones, Patty Hajdu, dans un communiqué publié cette semaine.

«Compte tenu de l’augmentation du volume, le gouvernement du Canada a apporté des changements aux procédures d’exploitation pour s’assurer que les demandes sont conformes à la viabilité à long terme du principe de Jordan.»

Alessia Passafiume, La Presse Canadienne