Northvolt: le ministre interviendra «si des manquements sont constatés»
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Le cabinet du ministre de l’Environnent du Québec soutient qu'il n'hésitera pas à intervenir si des manquements sont constatés sur le site de Northvolt, au lendemain de la sortie de trois organisations qui «suggèrent que les travaux de construction de l’usine» ont favorisé le relargage dans la rivière Richelieu de divers contaminants.
L’entreprise Northvolt, si elle veut obtenir les autorisations nécessaires de la part du ministère de l’Environnement, doit «respecter plusieurs mesures afin de s’assurer que les sols ne contaminent pas les eaux souterraines ni la rivière Richelieu», a indiqué le cabinet du ministre Benoit Charette dans un échange de courriels avec La Presse Canadienne.
«Le Ministère a fait plusieurs inspections, dont une récemment le 6 novembre où les résultats sont en analyse. Nous allons poursuivre les inspections autant de fois que ce sera nécessaire et nous n'hésiterons pas à intervenir si des manquements sont constatés», peut-on lire dans le message.
Le cabinet du ministre réagissait ainsi aux conclusions d’une étude présentée par Le Comité Action Citoyenne – Projet Northvolt (CAC), la Société pour vaincre la pollution (SVP) et la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) qui ont fait analyser des échantillons d’eau et de sédiments qui proviendraient du site de Northvolt par un laboratoire certifié.
Les organisations SNAP Québec, SVP et CAC se disent particulièrement préoccupées par la «présence de concentrations élevées de certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) qui dépassent jusqu’à huit fois le critère sédimentaire pour la protection du milieu aquatique».
Ces contaminants auraient été retrouvés notamment dans des sédiments le long du littoral de la rivière Richelieu, juste à l’extérieur du site de Northvolt.
Selon les trois organisations, les contaminants seraient sur le site depuis l’époque où l’endroit appartenait à la compagnie CIL, mais ce sont les travaux de Northvolt qui permettraient aux contaminants de s’échapper du site et d’atteindre la rivière par ruissellement, notamment parce que beaucoup d’arbres ont été coupés.
De son côté, Northvolt a publié un communiqué mardi matin, dans lequel elle réitère que «l’échantillonnage a été réalisé en dehors du site de Northvolt et de la zone des travaux» et «qu’il est impossible d’affirmer que les résultats sont directement liés aux activités de Northvolt».
Toujours selon le communiqué de Northvolt, les analyses présentées par les trois groupes «comportent des incertitudes méthodologiques» alors que «les analyses régulières effectuées par Northvolt montrent que nos installations ne présentent pas d’enjeu de fuite de contaminants vers la rivière Richelieu».
Northvolt affirme également que son «système de confinement et de traitement des eaux, déjà en place, va au-delà des exigences normales pour les chantiers de construction».
Stéphane Blais, La Presse Canadienne