N.-B.: Des «échecs importants» pour la santé mentale des jeunes autochtones
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Par La Presse Canadienne, 2024
FREDERICTON — Le défenseur des enfants, des jeunes et des aînés du Nouveau-Brunswick a publié lundi un rapport affirmant que la province n'a pas collaboré avec les gouvernements des Premières Nations pour s'occuper de la santé mentale des jeunes.
Le rapport de Kelly Lamrock fait suite aux recommandations du rapport «Aucun enfant abandonné», du Conseil consultatif des Premières Nations qui comprenait 13 appels à l'action visant à résoudre les problèmes de santé mentale des enfants et des jeunes autochtones.
Le rapport de suivi de M. Lamrock identifie plusieurs «échecs importants» en matière de collaboration et de responsabilisation, notamment un manque de reconnaissance au sein du gouvernement provincial d'une approche distincte pour réduire les taux de suicide chez les jeunes et les urgences de santé mentale dans les communautés des Premières Nations.
De plus, le rapport cite des retards dans la création de comités et la mise en œuvre des recommandations sur la formation. Et il indique que la province n'a pas fait preuve de transparence dans la façon dont elle utilise les fonds fédéraux pour la santé mentale des Premières Nations.
Le rapport indique également que les Premières Nations sont «peu intégrées» dans les processus décisionnels en matière de santé mentale, ce qui nuit à la connaissance qu’ont les Premières Nations de leurs communautés.
«Une des constatations les plus frappantes est l’absence de sentiment d’urgence», a souligné M. Lamrock dans un communiqué.
«Si les taux de suicide et les problèmes de santé mentale observés dans les communautés des Premières Nations étaient ceux de toute autre région ou population, cela susciterait immédiatement un tollé général. Il y a plutôt un silence assourdissant, et il faut y mettre fin.»
Le rapport de M. Lamrock demande notamment au gouvernement d’allouer des fonds dans le budget 2025-26 à la santé mentale des Premières Nations et d’établir des indicateurs de rendement pour les initiatives de santé mentale destinées aux jeunes des Premières Nations. Il suggère également de négocier avec les Premières Nations pour créer un processus de gestion des fonds pour la santé mentale et d’élargir les projets pilotes avec des résultats et des échéanciers mesurables.
Roxanne Sappier, présidente du Conseil consultatif des Premières Nations, a publié une déclaration affirmant que les communautés des Premières Nations ont besoin de «soutiens en santé mentale accessibles et ancrés dans la culture, créés en partenariat avec nous, et non pour nous».
«L'absence de mesures concrètes et de responsabilité constitue un abus de confiance et un mauvais service rendu à nos enfants. Ce rapport renforce ce que nous disons depuis le début: une action urgente et collaborative n'est pas facultative, elle est essentielle.»
La Presse Canadienne