Les vents de travers ont pu poser problème dans l'accident d'avion à Toronto
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Par La Presse Canadienne, 2024
Un expert de l'aviation comptant plus de 30 000 heures de vol a affirmé qu'il est «très rare» qu'un avion se retrouve à l'envers lors d'un accident, comme ce fut le cas avec un avion de Delta Air Lines qui s'est retourné sur le tarmac de l'aéroport Pearson de Toronto, lundi.
J. Joseph, un aviateur vétéran ayant passé 29 ans dans le Corps des Marines des États-Unis, avance qu'il est beaucoup trop tôt dans l'enquête pour tirer des conclusions hâtives sur ce qui s'est passé, mais que les conditions à Toronto étaient «assez venteuses» au moment de l'accident.
M. Joseph dit que les vents violents, en particulier les vents de travers qui soufflent perpendiculairement à l'avion, pourraient «présenter certains défis aux pilotes» alors qu'ils tentent de naviguer vers l'atterrissage à l'aéroport Pearson.
L'avion en provenance de Minneapolis s'est écrasé lundi, intact, mais à l'envers, avec les roues du Mitsubishi CRJ-900LR en saillie dans les airs, sur le tarmac recouvert de neige.
Plusieurs des 76 passagers et quatre membres d’équipage ont été blessés.
Dans une conversation audio entre la tour de contrôle de l’aéroport et le vol Delta, peu avant l’atterrissage, la tour a averti les pilotes d’une possible «bosse» de flux d’air dans la trajectoire de descente de l’avion en raison d’un avion qui se trouvait devant lui.
M. Joseph a toutefois mentionné qu’il est peu probable que cela ait été un facteur dans l’accident, étant donné que le contrôle de la circulation aérienne est exceptionnellement compétent pour planifier un espace adéquat entre les avions afin d’éviter un impact trop important des turbulences de sillage, ajoutant que les vents forts présenteraient un risque plus important.
«Toronto en hiver avec des vents forts et en rafales, cela pourrait être très difficile, a-t-il expliqué. Ces vents forts et, en ce qui concerne l’alignement de la piste, peut-être des composantes de vents transversaux dans des vents extrêmement forts de la gauche de la droite de l’avion, présentent certains défis pour les pilotes».
«J’ai 30 000 heures de vol d’avions. Ce n’est jamais facile. Peu importe votre expérience. Chaque situation est différente et les conditions changent de manière très dynamique», a-t-il ajouté.
L'expert a cependant indiqué qu’il faudra toujours expliquer comment l’avion s’est retrouvé à l’envers.
«Qu’un avion, en particulier un gros avion de transport, se retrouve dans ces circonstances – à l’envers – est plutôt rare, dit-il. Cela s’est déjà produit dans le passé, mais je vais vous dire franchement que c’est très rare.»
J. Joseph a également affirmé que le fuselage préservé dans l’accident est de bon augure pour l’enquête, car l’enregistreur de voix du poste de pilotage et l’enregistreur de données de vol de l’avion seront probablement tous deux intacts.
«De nombreuses données utiles, en temps réel, seront extraites des enregistreurs de données, et les pilotes et l’équipage pourront faire des déclarations, a-t-il souligné. On apprend beaucoup des accidents et de l’enquête. La raison principale pour laquelle on le fait en premier lieu est d’empêcher que ce type d’accident ne se reproduise.»
Chuck Chiang, La Presse Canadienne