Les résultats de vote des circonscriptions du Canada atlantique commencent à rentrer


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Par La Presse Canadienne, 2024
HALIFAX — Les bureaux de vote sont fermés dans le Canada atlantique, où les candidats libéraux espèrent que l'avance de leur parti dans les derniers sondages d'opinion nationaux se reflétera dans les urnes.
Les électeurs de la côte Est étaient censés adresser un message de maintien du cap aux libéraux au pouvoir, qui dominent la région depuis 2015, année où le parti a remporté les 32 sièges sous Justin Trudeau.
Mais l'emprise des libéraux sur le pouvoir s'est affaiblie au fil des années sous la direction de Justin Trudeau, et lorsque son remplaçant, Mark Carney, a déclenché les élections le mois dernier, le parti avait chuté à 23 sièges, les conservateurs à huit, et un siège — une circonscription d'Halifax auparavant occupée par un libéral — était vacant.
Les conservateurs, dirigés par Pierre Poilievre, devaient conserver une partie, voire la totalité, de leurs sièges dans la région, tandis que les néo-démocrates, sous la direction de Jagmeet Singh, espéraient une percée surprise à Terre-Neuve ou en Nouvelle-Écosse.
Un discours conservateur difficilement reçu
Les observateurs politiques affirment que le style de leadership agressif et populiste de M. Poilievre a été difficilement reçu au Canada atlantique, où les progressistes-conservateurs traditionnels — incluant le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston — ont largement boudé le chef conservateur fédéral.
Avant la course électorale, M. Poilievre a concentré ses attaques sur la politique libérale de tarification du carbone, les questions d'accessibilité financière et la profonde impopularité de M. Trudeau. Mais le changement de stratégie a été plus lent que prévu après que le président américain Donald Trump a commencé à menacer la souveraineté du Canada en janvier.
À cette époque, la popularité des conservateurs a commencé à décliner, les électeurs se tournant vers le discours de Mark Carney. Ce dernier a martelé qu'il devrait être celui qui défende le Canada contre Donald Trump et sa guerre tarifaire, mettant l'emphase sur son expérience de banquier central.
L'accent mis par le chef libéral sur la gestion du chaos économique déclenché par Donald Trump a porté ses fruits pour les libéraux au Canada atlantique, où, tout au long de la campagne, leur cote de popularité a été plus élevée que dans toute autre région.
Au cours de la dernière semaine de la campagne, Mark Carney s'est rendu à Upper Onslow, en Nouvelle-Écosse, où il a déclaré à ses partisans que le président américain «tentait de nous briser en tant que nation parce qu'ils veulent nous contrôler». Il a comparé la guerre commerciale en cours à un match de hockey, affirmant: «Quand quelqu'un d'autre baisse les gants, nous savons quoi faire.»
Pierre Poilevre a brossé un sombre tableau de l'avenir du Canada lors de son passage à Halifax pour un événement de campagne la semaine dernière, imputant la situation à près de dix ans de gouvernement libéral.
Il a cité une étude d'Horizons de politiques Canada suggérant que d'ici 2040, les Canadiens pourraient perdre confiance dans les notions traditionnelles d'«ascension sociale» et économique. Il a également déclaré que de nombreux Canadiens se sentent déjà désespérés, incapables de se payer une maison ou une voiture.
Le plaidoyer du chef conservateur en faveur du changement rappelait qu'il avait passé une grande partie des deux dernières années en tête des sondages à critiquer sans relâche les libéraux de Justin Trudeau et à insister sur le fait que «le Canada est brisé».
En Nouvelle-Écosse, l'une des circonscriptions clés à surveiller est Nova-Centre, où le député sortant, l'ancien ministre libéral Sean Fraser, a failli ne pas se présenter. Il avait décidé de ne pas se présenter en décembre, mais a changé d'avis le mois dernier après avoir reçu un appel téléphonique de Mark Carney.
En attendant les résultats, le directeur de campagne conservateur, Tyler Cameron, a déclaré que la décision de M. Fraser de se représenter avait entraîné une campagne en dents de scie. Mais M. Cameron a affirmé que la stratégie du candidat conservateur Brycen Jenkins, un agent immobilier de 27 ans, n'avait pas changé.
M. Cameron a indiqué que les résidents de la circonscription affirmaient que leurs principales préoccupations étaient les tarifs américains, l'accessibilité financière, le logement et la pêche au homard tumultueuse en Nouvelle-Écosse.
«La réglementation de la pêche au homard est un enjeu majeur», a-t-il déclaré.
Cette vaste circonscription du nord-est de la Nouvelle-Écosse était autrefois un bastion conservateur, ayant été détenue par l'ancien premier ministre Brian Mulroney et les anciens ministres fédéraux Elmer MacKay et son fils Peter MacKay.
Pendant ce temps, les électeurs de Terre-Neuve-et-Labrador pourraient envoyer une foule de novices en politique à la Chambre des communes. La province compte sept circonscriptions, dont six étaient détenues par des libéraux. Cinq d'entre elles ne se sont pas présentées à cette élection.
Dans la circonscription de Centre de Terre-Neuve, Lynette Powell, médecin de famille et nouvelle venue en politique, espère détrôner le conservateur Clifford Small. Mme Powell, libérale, a déclaré que les gens de la région la connaissaient pour son travail dans le domaine de la santé, mais que plusieurs lui avaient confié pendant la campagne électorale qu'ils votaient libéral pour soutenir Mark Carney.
«Ils ont peur de ce qui se passe aux États-Unis», a déclaré Mme Powell en entrevue.
— Avec les informations de Sarah Smellie de Saint-Jean de Terre-Neuve.
Michael MacDonald, La Presse Canadienne