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Les professionnels se préparent à l'élargissement de l'AMM le 30 octobre

durée 14h34
24 octobre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Une personne atteinte d'une maladie grave et incurable, comme l'alzheimer, pourra faire une demande anticipée d'aide médicale à mourir (AMM) au Québec à partir du 30 octobre, si tel est son souhait.

Une possible augmentation des demandes est à prévoir et les professionnels de la santé se préparent à ce changement. Déjà, on observe une hausse de 13,5 % des demandes d'AMM entre les périodes 2022-2023 et 2023-2024. Le rapport annuel d'activités de la Commission sur les soins de fin de vie indique qu'entre le 1er avril 2023 et le 31 mars de cette année, 8473 demandes ont été formulées.

Les médecins et les infirmières praticiennes spécialisées (IPS) sont les seuls professionnels autorisés à prodiguer l'AMM au Québec.

Le Collège des médecins (CMQ) et l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) se sont déjà prononcés en faveur des demandes anticipées d'AMM.

En 2023-2024, 1804 médecins ont participé à l'AMM, ce qui représente une hausse de 10 % comparativement à la période 2022-2023. «Pour le Collège, l’augmentation du nombre de médecins qui s’intéressent à ce soin est une bonne nouvelle», a écrit le CMQ dans un courriel transmis à La Presse Canadienne. Il anticipe que «le nombre de procédures d’AMM prodiguées continuera d’augmenter» dans le contexte où l'admissibilité à l'AMM sera élargie dans quelques jours.

En effet, les dispositions de la Loi modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d'autres dispositions législatives visant les demandes anticipées d'aide médicale à mourir entreront en vigueur mercredi prochain. Conformément à la loi, une personne ayant reçu un diagnostic de maladie grave et incurable menant à l'inaptitude à consentir aux soins pourra formuler une demande anticipée.

Ces demandes seront admissibles si la personne est inapte à consentir aux soins en raison de la maladie. «Elle présente, de manière récurrente, les manifestations cliniques liées à sa maladie et qu’elle avait décrites dans sa demande», précise le gouvernement dans une fiche technique.

Les demandes anticipées d'AMM devront respecter plusieurs critères qui étaient déjà en vigueur pour les demandes traditionnelles. La personne doit entre autres être majeure et être aux prises avec un déclin avancé et irréversible de ses capacités. Elle doit aussi éprouver «des souffrances physiques ou psychiques persistantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions jugées tolérables».

Toutes les demandes d'AMM doivent être évaluées de façon indépendante par deux professionnels compétents, soit un médecin ou une IPS.

Pour les demandes anticipées, il n’y a pas de temps déterminé entre la demande et l’administration de l'AMM. Il peut s'écouler des mois, voire des années entre la demande et le moment de recevoir le soin.

Outils mis en place

Pour accompagner les professionnels de la santé dans le processus, plusieurs outils ont été mis en place par le gouvernement, notamment un guide technique pour les médecins et les IPS pour la formulation de la demande anticipée d'AMM.

Le centre d’appels de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) sera par ailleurs disposé le 30 octobre à répondre aux questions des professionnels de la santé qui ont des questions spécifiques sur la façon de se procurer, remplir et transmettre le formulaire à la Régie.

De plus, chaque établissement de santé et de services sociaux doit mettre en place une structure d'accompagnement par des collègues experts en AMM ou en maladies graves et incurables menant à l'inaptitude pour accompagner tous les médecins et IPS qui en feront la demande.

Les ordres professionnels concernés par l'AMM devraient avoir un guide de pratique clinique disponible sur leur site web respectif afin d'appuyer la démarche du personnel dans le processus.

Une formation sera également accessible pour l'ensemble des professionnels de la santé qui seront concernés par l'accompagnement de patients ou de proches pour des demandes d'AMM. La formation, qui se décline en plusieurs modules, sera disponible en ligne et les professionnels pourront y accéder au moment de leur choix et la suivre selon leur rythme.

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Katrine Desautels, La Presse Canadienne