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Les négociations avec les fédérations de médecins seront «très difficiles», dit Dubé

durée 14h55
17 mars 2025
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Les négociations pour renouveler les ententes avec les médecins spécialistes et les omnipraticiens seront «très difficiles» dans les prochains mois, prévoit le ministre de la Santé, Christian Dubé, parce qu'il veut que la rémunération soit cohérente avec l'accès aux soins.

«Ça va être difficile les négociations. Pourquoi? Parce qu'on veut axer la négociation sur des résultats. On donne beaucoup d'argent aux médecins, c'est presque 9 milliards de dollars les deux enveloppes ensemble... c'est un gros pourcentage», a soutenu M. Dubé, lundi, dans le cadre d'un webinaire sur la place du privé en santé, organisé par le Collège des médecins du Québec (CMQ).

«Si l'accès n'est pas disponible, on ne paiera pas le même prix. C'est un très gros changement et c'est un changement de paradigme», a poursuivi le ministre.

Le gouvernement est présentement en négociation pour le renouvellement des ententes avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) et avec la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ). Les ententes-cadres sont échues depuis le 1er avril 2023.

M. Dubé a mis l'accent sur le fait qu'il s'attendait à du changement dans les prochaines ententes avec les fédérations de médecins. Questionné à savoir si les négociations se passaient bien, M. Dubé a répondu que c'était «très difficile» en raison du changement de paradigme qu'il espère voir se réaliser.

Répondant à des questions écrites par des médecins lors du webinaire, M. Dubé a aussi défendu Santé Québec qui faisait récemment les manchettes après les 100 jours de son entrée en fonction. «Santé Québec est là pour rester. On va l'améliorer chaque semaine, chaque mois, mais en même temps je veux que les Québécois voient qu'on a fait des choses et qu'il nous reste des choses importantes à faire», a déclaré le ministre.

Il a par ailleurs indirectement fait allusion au renvoi du vice-président exécutif de Santé Québec, Frédéric Abergel, il y a deux semaines, expliquant que «quand on n'est pas satisfait, on pose des gestes».

Les coupures de 1,5 milliard $ exigées par Santé Québec ont aussi fait couler beaucoup d'encre au cours des derniers mois. M. Dubé a voulu remettre les pendules à l'heure pour expliquer d'où est apparue cette directive.

Il a mentionné qu'en septembre, l'équipe de finance de Santé Québec l'a averti que si le réseau de la santé continuait d'opérer de cette façon, il allait y avoir un déficit d'au moins 1,5 milliard $. «Le fameux un milliard et demi, il vient d'un déficit qu'il estimait à ce moment-là. On leur a dit que ce n'était pas acceptable avec l'état des finances publiques qu'on a en ce moment et on leur a demandé d'essayer d'éliminer ce déficit, ce qui était très difficile à faire sur trois ou quatre mois», a relaté M. Dubé.

Il a indiqué que Santé Québec n'aura pas «réussi complètement» à éliminer le déficit, mais que la société d'État a lancé un processus de révision des dépenses et du gaspillage. Selon M. Dubé, la solution n'est pas d'injecter plus d'argent dans le réseau de la santé. «Ça fait trop longtemps qu'on remet de l'argent tout le temps et qu'on ne change pas nos façons de faire», dit-il.

Lors du webinaire, le CMQ a demandé aux quelque 1500 médecins à l'écoute s'ils faisaient confiance à Santé Québec pour mener à bien sa mission. Seulement 24 % ont répondu «oui» et 76 % «non».

À la veille du dépôt du budget du Québec, plusieurs organisations et ordres professionnels appellent le gouvernement à mettre fin aux coupures dans le réseau de la santé, affirmant que cela compromet l'accessibilité et la qualité des soins.

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Katrine Desautels, La Presse Canadienne