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Les enfants mangent trop d’aliments ultra-transformés, selon une étude

durée 17h04
31 janvier 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

TORONTO — Les enfants d’âge préscolaire canadiens obtiennent près de la moitié de leurs calories à partir d’aliments ultra-transformés, ce qui les expose à un risque d’obésité, selon une nouvelle étude.

Des chercheurs de la faculté de médecine de l’Université de Toronto ont découvert que près d’un enfant sur cinq qu’ils ont suivi était en surpoids ou obèse à l’âge de cinq ans.

Le Canada fait partie des cinq premiers pays pour la vente d’aliments ultra-transformés, qui comprennent les céréales de petit-déjeuner sucrées, les plats surgelés, la restauration rapide, les boissons gazeuses et les bonbons, indique l'étude.

Les aliments ultra-transformés sont des «options alimentaires accessibles, prêtes à consommer et pratiques», affirment les auteurs, mais ils sont également «riches en énergie et déséquilibrés sur le plan nutritionnel».

L’étude publiée vendredi dans JAMA Network Open a suivi 2200 enfants à Toronto, à Vancouver, à Edmonton et au Manitoba entre 2011 et 2018. Les chercheurs ont recueilli des données sur le régime alimentaire des enfants lorsqu’ils avaient trois ans, puis ont pris des mesures corporelles à l’âge de cinq ans.

Les chercheurs ont découvert que les enfants de trois ans tiraient 45 % de leur énergie quotidienne d’aliments ultra-transformés. De plus, une consommation élevée de ces aliments à trois ans était liée à un risque plus élevé de graisse corporelle et d’obésité à cinq ans, en particulier chez les garçons.

Les auteurs suggèrent plusieurs liens possibles entre les aliments ultra-transformés et l’obésité, même s’ils précisent que ce lien n’est pas bien compris. D’une part, les gens peuvent simplement manger trop de calories lorsqu’ils optent pour la restauration rapide et les boissons gazeuses. D’autre part, de nombreux aliments ultra-transformés sont «hyperappétissants», selon l’étude, «ce qui peut conduire à une surconsommation».

Les chercheurs affirment également que certaines études ont lié les émulsifiants et les additifs présents dans les aliments ultra-transformés à une «altération du microbiome intestinal».

Quelle que soit la raison, l’étude souligne que les taux d’obésité augmentent parallèlement à la hausse de la consommation d’aliments ultra-transformés. L’étude cite des statistiques montrant que 7,3 millions d’adultes canadiens souffraient d’obésité en 2018, un chiffre qui est passé à 8,3 millions en 2020, soit plus d’un adulte sur quatre. Un tiers des enfants et des jeunes canadiens souffraient d’obésité en 2023.

«Il est essentiel de comprendre le développement de l’obésité au début de la vie pour concevoir des interventions visant à prévenir et à réduire son fardeau», est-il souligné dans l’étude.

Les auteurs soutiennent que leurs résultats pourraient appuyer les politiques de santé publique, notamment les réglementations sur l’étiquetage sur le devant des emballages et les mesures visant à améliorer l’accès aux aliments entiers.

«Promouvoir des choix alimentaires sains dès la petite enfance peut conduire à de meilleurs modèles alimentaires et à un meilleur apport en nutriments à long terme», ont-ils avancé.

— Par Maura Forrest, à Montréal

La Presse Canadienne