Les droits de douane pourraient amener de nouveaux VÉ sur le marché


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Les droits de douane américains de 25 % dès le 3 avril sur toutes les voitures qui ne sont pas construites aux États-Unis pourraient favoriser l’arrivée de véhicules électriques au pays, selon Mobilité Électrique Canada.
Il est possible que l’offre de véhicules électriques augmente au Québec et au Canada si les Américains imposent des droits de douane sur les véhicules qui ne sont pas fabriqués sur leur territoire pendant une longue période.
Les constructeurs qui assemblent leurs véhicules «en Europe, en Corée du Sud ou au Japon vont chercher de nouveaux marchés», a indiqué Daniel Breton, PDG de Mobilité Électrique Canada, en marge du sommet Impulsion, une conférence sur transports électriques et intelligents, lundi à Montréal.
«S’il y a moins de marchés pour les véhicules électriques aux États-Unis» en raison des droits de douane, mais aussi des différentes politiques de Donald Trump, «ça veut dire qu’il y aura plus d’approvisionnements possibles pour le Québec et le Canada».
Lorsqu’un marché devient moins attrayant pour la vente de véhicules électriques, les fabricants se tournent naturellement vers d’autres marchés, et Daniel Breton a rappelé que c’est ce qui s’était produit en 2018, lorsque l’Ontario avait cessé de subventionner l’achat de véhicules électriques.
«Quand Doug Ford a annulé les rabais pour les véhicules électriques, on s'est retrouvé avec un approvisionnement beaucoup plus important de véhicules électriques au Québec», a expliqué M. Breton.
Par ailleurs, le Canada devrait reconsidérer ses droits de douane de 100 % sur les véhicules chinois, selon Daniel Breton.
Ces droits de douane «partaient d'une volonté du gouvernement canadien d'être gentil avec le gouvernement américain, qui, comme on le constate, nous repaye bien présentement, donc on est un peu les dindons de la farce dans tout ça».
Selon le président de Mobilité Électrique Canada, il faudrait imposer aux véhicules chinois des droits de douane «équivalents à l'avantage comparatif auquel ils ont eu le droit de la part du gouvernement chinois», il faut donc «faire des calculs sérieux» pour déterminer si c’est «10 %, 15 % ou alors 20 %» , mais «ce n'est certainement pas 100 %».
Pratiques commerciales déloyales
L'ancien premier ministre Justin Trudeau avait annoncé le 26 août que le Canada imposerait un droit de douane de 100 % sur les véhicules électriques chinois.
La décision du gouvernement libéral faisait suite à des droits de douane similaires annoncés par les États-Unis au printemps et Ottawa avait accusé la Chine de pratiques commerciales déloyales ainsi que de normes environnementales et de travail «épouvantables» qui, selon le gouvernement canadien, permettent à la Chine de fixer les prix et de vendre des produits sur le marché de manière injuste, ce qui a un coût énorme pour l’environnement et les travailleurs.
En marge du Sommet Impulsion à Montréal, la ministre de l'Économie, Christine Fréchette, a indiqué qu’il fallait garder des droits de douane sur les véhicules chinois, sans toutefois indiqué si ceux-ci doivent être de 100 %.
«La Chine adopte des pratiques qui sont très différentes des nôtres. Il y a un niveau de subventions qui est très élevé, ça permet de réduire les prix de manière considérable et puis il y a systématiquement le gouvernement qui est présent dans les entreprises chinoises, alors, au niveau de la sécurité des données, ça doit nous amener à faire preuve d'une grande prudence», a expliqué la ministre Fréchette.
Stéphane Blais, La Presse Canadienne