Les chefs autochtones souhaitent que la réconciliation avec Rome survive à François

Les dirigeants autochtones présents à Rome pour les funérailles du pape François espèrent que le Vatican continuera de promouvoir les efforts de réconciliation qu'il a défendus pendant son pontificat.

La gouverneure générale Mary Simon a affirmé que les excuses du souverain pontife concernant les abus généralisés commis dans le système des pensionnats autochtones constituaient une étape importante dans la réparation des injustices historiques.

La première gouverneure générale autochtone du Canada a dirigé la délégation canadienne aux funérailles ce matin, où elle a évoqué la visite de François au pays en 2022 pour tendre la main aux peuples autochtones.

Elle et Wilton Littlechild, survivant des pensionnats autochtones et commissaire de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, espèrent que le successeur de François poursuivra ces efforts.

Mme Simon a soutenu que ce voyage d'excuse marquait une étape importante sur le chemin de la réconciliation, tandis que M. Littlechild a souligné la nécessité de «renforcer notre travail de réconciliation».

Ils faisaient partie des dignitaires et des fidèles qui ont fait leurs adieux au pape François et se sont souvenus de ses efforts pour tendre la main aux communautés marginalisées, notamment les migrants, les pauvres et les malades.

«J'espère que le nouveau pape poursuivra l'œuvre du pape François, a déclaré Mme Simon samedi, jointe par téléphone à Rome quelques heures après les funérailles. Les excuses ont marqué une étape importante, et nous devons continuer à œuvrer ensemble sur le chemin de la réconciliation. Le fait qu'il soit venu au Canada et qu'il ait présenté ses excuses sur des terres canadiennes, sur des terres autochtones, a été très significatif.»

M. Littlechild a déclaré qu'il était important de poursuivre ce travail pour cheminer vers la guérison.

«J'espère que le nouveau pape poursuivra son œuvre; pas repartir de zéro, mais la poursuivre, valoriser le travail de remise en question personnelle et sociale», a-t-il déclaré.

La visite papale de juillet 2022 a été décrite comme un «pèlerinage pénitentiel», car le pape François a insisté pour rencontrer les survivants autochtones des pensionnats et entendre leurs histoires.

À Maskwacis, en Alberta, le Saint-Père a imploré le pardon et exprimé sa honte pour les abus commis par certains membres de l'Église. Au Nunavut, il a rencontré des survivants qui lui ont présenté des pratiques traditionnelles qui étaient proscrites dans les pensionnats; notamment des danses, du tambour et du chant guttural.

Bien que cette visite ait été reconnue comme un événement marquant, certains ont critiqué François pour ne pas avoir dénoncé les crimes et les abus. D'autres ont appelé à des actions concrètes, comme la restitution des objets sacrés détenus par le Vatican.

Mme Simon a soutenu qu'il était important que le Vatican poursuive ses efforts de réconciliation.

«C'est un long processus, mais on voit des progrès. Et j'espère que cela continuera.»

Environ 150 000 enfants autochtones ont été forcés de fréquenter des pensionnats, dont plus de 60 % étaient dirigés par l'Église catholique.

Nicole Thompson et Cassandra Szklarski, La Presse Canadienne