Les cas de grippe continuent d'augmenter au pays, selon l'Agence de la santé publique
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Par La Presse Canadienne, 2024
TORONTO — Les cas de grippe continuent d'augmenter partout au pays, selon les données de l'Agence de la santé publique, qui démontrent que le Québec, la Colombie-Britannique et les territoires sont particulièrement touchés, les patients vulnérables ayant besoin d'aide dans les hôpitaux.
Le site web de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) indique que 24 % des cas ont été déclarés positifs à la grippe au cours de la semaine se terminant le 8 février, contre 21 % la semaine précédente, un chiffre déjà élevé.
Seules certaines personnes se font tester lorsqu'elles consultent un médecin, donc les taux de cas positifs ne sont que «la pointe de l'iceberg» en ce qui concerne la quantité réelle de grippe en circulation, a expliqué le Dr Jesse Papenburg, spécialiste des maladies infectieuses à l'Hôpital de Montréal pour enfants.
De nombreux enfants avec des symptômes de grippe se présentent à son service des urgences et leur nombre admis à l'hôpital a augmenté au cours des dernières semaines, a-t-il indiqué, notant que certains enfants ont dû se rendre à l'unité de soins intensifs.
Les enfants de moins de six ans, les personnes âgées, les personnes atteintes de maladies chroniques et les femmes enceintes sont les plus susceptibles de tomber gravement malades en raison de la grippe ou de souffrir de complications, est-il précisé sur le site web de l'ASPC.
«Nous sommes clairement au cœur d'une saison grippale plutôt intense», a souligné le Dr Papenburg, qui est également professeur adjoint de pédiatrie à l'Université McGill.
Bien que cela varie d'une année à l'autre, la saison de la grippe commence généralement en novembre ou début décembre. Mais cette année, elle n'a vraiment commencé qu'après les Fêtes, a-t-il mentionné.
«C'est à ce moment-là que nous avons également vu au Québec le taux de positivité des tests commencer à augmenter considérablement», a ajouté le médecin. La province a le taux de positivité le plus élevé au pays, soit 32,1 %, selon les données de l'ASPC.
Les données montrent également que les taux de positivité dans les territoires ont grimpé à 29,8 %, et en Colombie-Britannique à 28 %. Le taux de positivité le plus élevé est ensuite celui de l'Ontario, avec 19,8 %.
Les derniers taux de positivité des tests de grippe ont été publiés sur le site web de l'ASPC jeudi après-midi. Le taux national de 24,3 % est le double du taux de positivité de 12,1 % observé à la même période l'année dernière.
Une «année étrange» pour la grippe
La Dre Allison McGeer, spécialiste des maladies infectieuses à l'hôpital Mount Sinai de Toronto, qui fait des recherches sur l'épidémiologie de la grippe, a affirmé qu'il s'agissait d'une «année étrange» pour la grippe.
Les souches de grippe A H3N2 et H1N1 circulent toujours, mais l'une d'elles domine généralement, a avancé la Dre McGeer. Dans une «saison mixte», où les deux souches ont des niveaux d'activité élevés, il y a généralement un pic d'une souche suivi d'un pic de l'autre.
Mais cette année, une grande partie de l'activité des H3N2 et H1N1 se produit en même temps, a expliqué la Dre McGeer.
D'après le Dr Papenburg, cela pourrait être l'une des principales raisons pour lesquelles cette saison de grippe est pire que d'habitude.
«C'est un peu comme s'il y avait deux épidémies (...) se produisant en même temps de deux souches différentes de grippe A», a-t-il déclaré.
Selon le site web des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies, la saison de grippe de l'hémisphère sud plus tôt cette année a vu soit le H3N2, soit le H1N1 dominer dans divers pays, mais pas les deux.
Le virus de la grippe B est également présent au Canada à un niveau beaucoup plus faible en ce moment, mais a tendance à augmenter plus tard dans la saison de la grippe, disent les experts en maladies infectieuses.
Le Dr Papenburg a exhorté les personnes qui n'ont pas reçu de vaccin contre la grippe cet automne ou cet hiver à se faire vacciner, notant que les niveaux élevés de grippe A pourraient persister pendant quelques semaines encore et que la grippe B «commence également à grimper».
Bien que les vaccins n'empêchent peut-être pas les gens d'être infectés par un virus de la grippe, ils réduisent d'environ la moitié le risque de tomber si malade qu'une attention médicale soit nécessaire, a-t-il rappelé.
La Dre McGeer a recommandé aux gens d'utiliser également d'autres mesures pour se protéger contre la grippe, notamment le lavage des mains et le port d'un masque dans les endroits intérieurs bondés.
Alors que la grippe est en hausse, deux autres virus respiratoires — la COVID-19 et le virus respiratoire syncytial (VRS) — sont en baisse dans la majeure partie du Canada, selon les dernières données de l'ASPC.
L'exception est le Canada atlantique, où les cas de VRS ont augmenté, avec un taux de positivité des tests de 13 % au cours de la semaine se terminant le 8 février.
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Nicole Ireland, La Presse Canadienne