Le premier ministre de la N.-É. plaide pour le libre-échange entre les provinces


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Par La Presse Canadienne, 2024
HALIFAX — Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse espère créer une dynamique en faveur de la libéralisation du commerce au sein du Canada, alors que le pays est confronté au stress économique causé par les droits de douane imposés par le président américain Donald Trump.
Tim Houston a dit aux journalistes, mercredi, que même si les premiers ministres du pays reconnaissent que les barrières commerciales internes doivent être supprimées, il était «moins qu’impressionné» par l’urgence exprimée par certains ministres du Commerce qu'il n'a pas nommés lors d’une réunion à Toronto, vendredi dernier.
Le premier ministre, qui est également ministre du Commerce de la Nouvelle-Écosse, a participé à la réunion du Comité du commerce intérieur avec la ministre fédérale du Commerce intérieur, Anita Anand.
«Nous avons en fait eu des ministres du Commerce qui ont parlé d’une étude de 12 mois qui traverserait le pays et examinerait différentes réglementations dans différentes provinces, a indiqué M. Houston. De toute évidence, cela est bien loin de ce qui est nécessaire en ce moment.»
Malgré tout, M. Houston croit que des progrès peuvent être réalisés dans l’élimination des barrières commerciales.
«En ce qui concerne les premiers ministres, il y a une reconnaissance que cela doit se produire», a-t-il soutenu.
«Les Canadiens le souhaitent, les premiers ministres le souhaitent et le gouvernement fédéral le souhaite assurément. Je crois donc que nous pouvons faire des progrès et je pense que la Nouvelle-Écosse devra continuer à montrer la voie.»
Le gouvernement progressiste-conservateur de M. Houston a déposé la semaine dernière un projet de loi visant à éliminer les barrières commerciales avec les provinces qui adoptent des lois similaires.
En vertu de la Loi sur la libre circulation et le commerce au Canada, les biens fabriqués dans une autre province ou un autre territoire seraient traités de la même manière que les produits fabriqués en Nouvelle-Écosse.
M. Houston a affirmé que cette mesure éliminerait la nécessité d’imposer des frais supplémentaires ou des exigences de test pour les biens provenant d’autres juridictions canadiennes. La loi permettrait également aux fournisseurs de services et aux professionnels agréés qui sont dûment certifiés d’être reconnus comme s’ils étaient agréés en Nouvelle-Écosse.
Jusqu’à présent, l’Ontario est la province la plus favorable à la démarche de la Nouvelle-Écosse, ainsi que la Colombie-Britannique, tandis que des provinces comme l’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba étudient également la proposition, a indiqué M. Houston.
«Nous continuerons à faire pression, a-t-il soutenu. Je pense que lorsque l’Ontario se joindra à nous, étant la plus grande province, nous verrons un véritable élan.»
La semaine dernière, le premier ministre de l’Ontario Doug Ford s’est tourné vers les médias sociaux pour dire «comptez sur moi», lorsqu’il a réagi à la législation de la Nouvelle-Écosse. Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a fait valoir qu’il était lui aussi intéressé.
«La Colombie-Britannique continue de faire pression […] pour une approche de reconnaissance mutuelle, a déclaré M. Eby. C’est là que si c’est assez bon pour votre province, c’est assez bon pour notre province avec une liste limitée d’exceptions si nécessaire, mais idéalement aucune.»
La ministre fédérale a affirmé que l’élimination des barrières commerciales intérieures pourrait ajouter 200 milliards $ supplémentaires à l’économie canadienne et minimiser l’impact du droit de douane américain de 25 % sur les marchandises.
Keith Doucette, La Presse Canadienne