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Le PLQ demande à François Legault d’être «plus proactif» devant les menaces de Trump

durée 13h21
8 janvier 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTREAL — Le temps presse pour le gouvernement Legault, qui devrait se préparer de «façon plus proactive» pour contrer les menaces économiques du président désigné Donald Trump, plaide le chef de l’opposition officielle libérale, Marc Tanguay.

«On ne sent pas qu'il y a une stratégie québécoise qui est en train de s'élaborer», s’inquiète le chef par intérim du Parti libéral du Québec (PLQ), en entrevue mercredi.

M. Trump menace d’imposer des tarifs de 25 % sur les exportations canadiennes vers les États-Unis. Il est même allé jusqu’à évoquer l’annexion du Canada sous la menace de représailles économiques.

M. Tanguay demande au premier ministre François Legault de nommer un négociateur en chef pour le Québec sans tarder afin que le Québec puisse avoir un interlocuteur direct avec l’administration Trump, qui prendra officiellement le pouvoir le 20 janvier.

M. Legault s’était engagé à nommer un négociateur en chef après l’élection de Donald Trump, en novembre dernier.

«Là, on est rendu en janvier, à moins de deux semaines de son assermentation (celle du président Donald Trump), déplore le chef libéral. Le temps passe, la partie est commencée et le Québec, sans négociateur en chef, n'est pas sur la glace.»

M. Tanguay ne s’est pas avancé sur le nom de candidats potentiels, qu’il aimerait voir dans ce rôle. Il a donné l’exemple de l’ancien ministre des Finances Raymond Bachand, qui avait été nommé par Philippe Couillard en 2017 pour la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) lors du premier mandat de Donald Trump.

Il a aussi souligné la nomination de l’ancien premier ministre Pierre Marc Johnson en 2009 par Jean Charest pour représenter le Québec dans les négociations qui ont mené à l’accord de libre-échange avec l’Union européenne.

«Ça prend une personne qui connaît bien l'économie du Québec, qui connaît bien le marché canadien et qui connaît bien les intérêts économiques américains également», résume M. Tanguay.

Le chef libéral suggère également de créer «une cellule de crise» au sein du Conseil de la fédération canadienne pour «parler d’une seule et même voix». Il demande aussi au gouvernement de déployer une offensive diplomatique auprès des États américains avec qui le Québec entretient des relations stratégiques, comme New York ou le Vermont.

Une nomination en «temps et lieu»

Le négociateur en chef du Québec sera nommé «en temps et lieu», répond l’attachée de presse du premier ministre François Legault, Catherine Hamel, dans une déclaration écrite. «Il est important de rappeler que M. Trump n’est pas encore assermenté et qu’aucune négociation commerciale n’a cours.»

Québec se défend de traîner les pieds dans ce dossier, comme le laisse entendre l’opposition officielle. Le gouvernement a créé un groupe ministériel de travail Québec-États-Unis dès le lendemain de l’élection du candidat républicain. M. Legault ainsi que plusieurs ministres participent à ce groupe. «Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu et d’autres sont à venir», souligne Mme Hamel.

Elle précise que le Québec a accru ses effectifs de 20 % aux États-Unis en prévision des élections américaines et a rehaussé les représentations de Miami et de Washington au statut de délégation. «Nous défendrons fermement les intérêts économiques du Québec.»

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne