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Le ministre du Travail, Jean Boulet, qualifié de «Grincheux» par le SCFP

durée 14h27
24 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Pour la veille de Noël, le SCFP donne un parfum de fêtes à ses reproches au ministre québécois du Travail en le qualifiant de «Grincheux». Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) accuse Jean Boulet, dans un communiqué publié le 24 décembre, de vouloir «voler le droit de grève».

La publication du syndicat, photo verdie du ministre à l'appui, a été faite en réponse aux propos tenus la veille par M. Boulet disant qu'il envisageait de prendre exemple sur le gouvernement fédéral afin que le ministre québécois du Travail puisse lui aussi pouvoir mettre fin à une grève ou un lock-out s'il le juge nécessaire.

Le SCFP considère qu'il s'agit d'une menace au droit de grève des travailleurs. «Le ministre Boulet choisit de jouer au grincheux, s’attaquant à des droits durement acquis», peut-on lire dans le communiqué.

Le syndicat s'insurge: «En choisissant de lancer son attaque en pleine période des Fêtes, le ministre semble espérer que son message passerait inaperçu. Qu’il se détrompe: les travailleuses et travailleurs du Québec ne sont pas dupes et n’oublieront pas cette tentative sournoise de miner un droit fondamental».

Patrick Gloutney, président du SCFP-Québec, surenchérit en écrivant que « le droit de grève est un acquis essentiel, une pierre angulaire de notre démocratie. Profiter du temps des Fêtes pour tenter de l’affaiblir montre un profond mépris pour celles et ceux qui se battent chaque jour pour des conditions de travail justes».

La Cour suprême du Canada a établi que la grève était un droit constitutionnel. Cependant, le classement d'une catégorie d'emploi en tant que service essentiel peut contourner les limites imposées par la décision de la Cour.

«Toute tentative de restreindre ce droit ne pourra qu’aboutir à un mur juridique. Nous sommes prêts à défendre ce droit fondamental devant les tribunaux», prévient également M. Gloutney.

Déjà, lundi, la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Caroline Senneville, a rappelé que l'utilisation faite par le ministre fédéral de ce pouvoir est contestée en justice.

Elle a aussi averti que d'exercer un tel droit au Québec pourrait envenimer la situation avec les syndicats en nuisant au droit de grève et pourrait créer plus de conflits de travail qu'il n'en résout.

Caroline Chatelard, La Presse Canadienne

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