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Le ministre Boissonnault doit s'expliquer davantage, croit un député libéral

durée 12h32
20 novembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Un député libéral d'arrière-ban estime que le ministre Randy Boissonnault, éclaboussé par plusieurs controverses, doit s'expliquer publiquement, ce qu'il n'a, selon lui, pas assez fait jusqu'à présent.

«Je pense qu'il doit sortir et dire à tout le monde ce qu'il sait, ce qu'il a fait», a dit mercredi l'élu britanno-colombien Ken Hardie.

Selon lui, les réponses succinctes jusqu'ici données en période des questions par le ministre Boissonnault ne suffisent pas.

À son avis, M. Boissonnault est visé par une sorte de lynchage de la part des conservateurs et mettre en lumière les faits serait «le meilleur désinfectant» contre cela.

Les troupes de Pierre Poilievre ont passé presque toute la période des questions de mardi à demander la démission de celui qui est ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles.

«Des réflexions profondes sont nécessaires de la part du premier ministre et du caucus libéral sur pourquoi M. Boissonnault a la permission de rester au cabinet et, je dirais même, au sein de leur caucus», a dit mercredi Michael Barrett en se rendant à une réunion des troupes conservatrices.

Le député néo-démocrate Blaike Desjarlais, qui est métis, a joint mardi sa voix aux conservateurs en réclamant aussi le départ de M. Boissonnault.

Certains libéraux on dit mercredi qu'ils avaient toujours confiance en M. Boissonnault comme ministre, mais d'autres ont rapidement tourné les talons quand des journalistes tentaient de les questionner à ce sujet.

Plusieurs ont aussi répondu que la question de savoir s'il méritait toujours sa place au cabinet devrait s'adresser au premier ministre Justin Trudeau. C'est le cas du député Jaime Battiste, qui est Mi'kmaq.

Un autre député d'arrière-ban, Yvan Baker, croit aussi qu'il revient au premier ministre de répondre à cette question, de même qu'à M. Boissonnault. L'élu n'a pas voulu dire s'il croit que le ministre doit s'expliquer davantage, comme le croit M. Hardie.

«Il y aura des conversations, j'en suis sûr, mais je pense que c'est une question pour le premier ministre et M. Boissonnault», s'est-il contenté de dire.

M. Trudeau ne s'est pas arrêté pour parler aux journalistes mercredi, alors qu'il se rendait à la réunion hebdomadaire du caucus libéral à Ottawa. La veille, il a déclaré que le ministre avait répondu aux questions sur son identité et qu'un élément «extrêmement important» de la réconciliation consiste à donner aux communautés et aux peuples autochtones les moyens de participer à l'économie.

M. Boissonnault est particulièrement dans l'embarras depuis que le «National Post» a révélé qu'une entreprise dont il était copropriétaire avait postulé pour des contrats gouvernementaux tout en prétendant être une société autochtone.

M. Boissonnault a été décrit comme autochtone à plusieurs reprises dans les communications du Parti libéral. En 2018, lors d'une réunion du comité du patrimoine, il s'est décrit comme un «Cri adopté sans statut de l'Alberta», ajoutant que son arrière-grand-mère était une «femme crie de pure souche» — une déclaration qu'il a répétée à d'autres occasions.

Il est récemment revenu sur ces commentaires et a indiqué que les membres de sa famille appartiennent à la nation métisse de l'Alberta. Il s'est excusé, affirmant ne pas avoir été «aussi clair (qu'il aurait) pu l’être sur qui (il est) et l’histoire de (sa) famille», ajoutant qu’il apprenait sur son héritage familial «en temps réel».

Les conservateurs reprochent aussi qu'il a continué à travailler pour son entreprise alors qu’il était ministre, ce que M. Boissonnault a nié.

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne