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Le cochon d'Inde serait un excellent modèle pour étudier la fécondité humaine

durée 10h46
25 avril 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Le cochon d'Inde semble être le meilleur modèle animal pour étudier la fécondité humaine, indiquent des travaux réalisés par une chercheuse du Centre hospitalier de l'Université de Montréal.

La nouvelle étude publiée par la professeure Sophie Petropoulos démontrerait ainsi, pour la toute première fois, que l'embryon préimplantatoire du petit rongeur est très similaire à l'embryon humain.

«C'est un modèle in vivo presque parfait que nous pouvons utiliser, a-t-elle dit. Il y a évidemment des différences importantes, mais il y a aussi plusieurs similitudes qui se recoupent. On peut donc l'utiliser quand on n'a pas accès à des embryons humains.»

On pourrait aussi avoir recours aux cochons d'Inde lors de l'utilisation de techniques d'édition génique comme CRISPR, ce qui n'est pas envisageable chez l'humain, a précisé la professeure Petropoulos.

Le cochon d'Inde serait le seul modèle animal de petite taille à subir une implantation, une placentation et une amniogenèse similaires à celles de l'humain.

Les chercheurs estiment que ce modèle animal pourrait aider à mieux comprendre ce qu'ils appellent «la boîte noire», à savoir les deux premières semaines pendant lesquelles l'embryon s'implante.

Cela pourrait jeter un nouvel éclairage sur les traitements contre l'infertilité et l'échec d'implantation, qui comptent parmi les principaux obstacles dans la lutte contre l'infertilité.

«Grâce à ce modèle, nous pouvons exposer les embryons à certains médicaments ou adjuvants, à des thérapies additives, à différents composants dans les milieux de culture, et voir comment cela peut avoir un impact sur le processus de développement en aval, en particulier parce que la physiologie générale du cochon d'Inde et de l'homme se chevauche largement», a dit la professeure Petropoulos.

Si on peut comprendre le développement d'un embryon normal, a-t-elle ajouté, on pourra mieux comprendre ce qui cloche lors d'un développement anormal. On pourrait envisager, un jour, d'offrir à l'embryon un environnement personnalisé optimal à son développement, croit Mme Petropoulos.

Par ailleurs, expliquent les auteurs de l'étude, le cochon d'Inde «constitue un système in vivo qui n'est pas soumis aux mêmes contraintes éthiques et juridiques que les embryons humains ou les modèles d'embryons humains à base de cellules souches».

Il est aussi nettement plus dispendieux et complexe de travailler avec des singes, a rappelé la professeure Petropoulos, ce qui n'est pas à la portée de tous les scientifiques.

«Nous proposons maintenant que le cochon d'Inde présente un modèle robuste de petit animal qui peut être utilisé pour améliorer notre compréhension de la biologie comparative et de l'embryogenèse humaine», concluent les auteurs de l'étude.

Cette étude a été publiée par le journal Nature Cell Biology.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne