Le Canada doit répliquer avec des tarifs similaires aux droits de douane de Trump
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Les réactions politiques n'ont pas tardé à se faire entendre au Canada après l'imposition de tarifs douaniers de 25% pour les importations du pays vers les États-Unis, certains appelant à la mise en place de tarifs tout aussi durs envers le voisin du sud.
Après une longue attente samedi, le président américain Donald Trump a finalement signé en fin d'après-midi un décret imposant des droits de douane élevés sur les importations en provenance du Mexique, du Canada et de Chine.
Il a déclaré l’état d’urgence économique pour mettre en place des droits de douane de 25 % sur les importations canadiennes, à l’exception d’un taux de 10 % sur le pétrole.
Ces tarifs devraient entrer en vigueur mardi, selon des sources gouvernementales canadiennes.
La Maison-Blanche a précisé que le décret de M. Trump comprend également un mécanisme permettant d’augmenter les taux si le Canada riposte contre les États-Unis.
Le dirigeant conservateur Pierre Poilievre a affirmé que le pays devait «mettre le Canada d'abord». Il a également appelé le gouvernement Trudeau à rappeler le Parlement.
«Les conservateurs (...) condamnent les tarifs massifs, injustes et injustifiés du président Trump sur l'économie déjà faible du Canada. Le Canada est le plus proche voisin, le plus grand allié et le meilleur ami des États-Unis», a-t-il souligné dans un communiqué.
Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a avancé dans une publication sur X que «le moment est venu pour les Canadiens de rester forts et solidaires».
«Nos valeurs et notre solidarité ne s'effondreront pas face à la guerre économique de Donald Trump», a-t-il précisé.
Pour le chef bloquiste Yves-François Blanchet, cette décision du républicain est «nuisible tant aux (États-Unis) qu’à leurs partenaires nord-américains, menaçant du même souffle tout l’équilibre commercial occidental».
Selon lui, le Canada et le Québec doivent répondre «par des tarifs comparables par leur portée».
Un enjeu dans la course libérale
De son côté, l'aspirant chef libéral Mark Carney a avancé par communiqué que ces tarifs «viennent clairement contrevenir à nos accords commerciaux et nécessitent les répliques économiques et commerciales les plus graves de notre histoire».
Expliquant qu'il est régulièrement en contact avec la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly — qui lui a offert son soutien dans la course libérale — M. Carney a appuyé les efforts de l'Équipe Canada.
«Je me range fermement derrière eux», a-t-il mentionné. «J’appuie la mise en place de mesure de représailles équivalentes, ciblées là où leurs effets seront les plus ressentis aux États-Unis, mais auront le moins d’impact pour le Canada».
«Nous avons déjà tenu tête à Trump, et nous allons le refaire», a écrit pour sa part la candidate libérale et ex-ministre des Finances, Chrystia Freeland, sur son compte X.
Karina Gould, également en lice pour la chefferie du Parti libéral du Canada, a affirmé que les Canadiens doivent rester «fermes face à ces droits de douane injustifiés et arbitraires».
«Depuis des générations, nous sommes le plus proche ami et allié des États-Unis. Ce n'est pas ainsi que l'on traite ses amis», a-t-elle ajouté.
Jusqu'à la dernière minute, vendredi, Mélanie Joly, le ministre de la Sécurité publique, David McGuinty, et le ministre de l’Immigration, Marc Miller, ont tenté d'éviter les tarifs en rencontrant des responsables républicains à Washington.
Les ministres ont notamment partagé le plan de sécurité frontalière de 1,3 milliard $ du Canada, mis en œuvre pour apaiser les inquiétudes de Donald Trump.
Le premier ministre Justin Trudeau avait par ailleurs rencontré virtuellement ses homologues des provinces en après-midi. Il doit s'exprimer dans une conférence de presse plus tard en soirée.
— Avec des informations d'Associated Press
La Presse Canadienne