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La rénovation de l'édifice du Centre va entrer dans la phase de reconstruction

durée 18h05
14 novembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — La restauration majeure de l'édifice du Centre du Parlement est presque prête à entrer dans la phase de reconstruction après six ans de démolition, d'excavation primaire et de réduction des déchets.

La rénovation est estimée entre 4,5 et 5 milliards $. Siavash Mohajer, directeur principal de la construction à Services publics et Approvisionnement Canada, a déclaré que, malgré l'inflation, l'estimation du budget reste sur la bonne voie, mais que la hausse des coûts a exercé une pression sur le projet.

La rénovation a permis d'éliminer des tonnes d'amiante et de mettre le bâtiment aux normes et systèmes de sécurité modernes, y compris en ce qui concerne les capacités techniques. Elle ajoute également un tout nouveau centre d'accueil qui servira d'entrée publique principale au Parlement, avec accès aux trois bâtiments de la Colline.

Le nouveau centre d'accueil comprendra une zone de contrôle de sécurité élargie, qui, selon les planificateurs, permettra un meilleur accès aux visiteurs. Actuellement, la capacité annuelle des groupes de touristes est d'environ 350 000 personnes, mais la zone de contrôle élargie devrait doubler ce nombre.

La rénovation a commencé en 2018 et devrait être terminée en 2030 ou 2031. Le bâtiment ne devrait pas rouvrir avant 2032, ce qui permettra de tester les installations pour s'assurer du bon fonctionnement des opérations.

Le projet de conception de l'apparence du nouveau centre d'accueil devrait être finalisé à l'automne 2025.

Le nouveau centre d'accueil étant construit sous la structure existante et autour des fondations de la Tour de la Paix, les ouvriers installent actuellement des centaines de supports en acier pour soutenir le bâtiment pendant la fin des rénovations.

Des travaux d'excavation plus précis ont commencé pour creuser la roche et la terre pour ce centre d'accueil, mais il devrait s'agir d'un processus lent. De la dynamite a été utilisée pour faire exploser la roche lors de l'excavation principale, mais cela n'est plus possible à ce stade.

Des amortisseurs sismiques sont également en cours d'installation pour répondre aux normes de construction modernes. Ces travaux permettraient de protéger l'édifice du Centre contre les tremblements de terre pouvant atteindre une magnitude de 6,5.

Restaurations, changements et surprises

En plus des complexités techniques, la rénovation est une entreprise patrimoniale de grande envergure. Tous les éléments patrimoniaux qui peuvent être retirés de l'édifice du Centre ont été entreposés et restaurés si nécessaire.

Cela signifie que des zones comme la Chambre des communes et les salles du Sénat ont été dépouillées jusqu'à leur armature afin que les travaux de restauration puissent avoir lieu.

«Lorsque l'édifice rouvrira, tous les éléments patrimoniaux reviendront et l'édifice aura en grande partie la même apparence», a assuré Louise Cowley, directrice de la vision et de la planification à long terme au Sénat.

Il a été jugé que les vitraux de la salle du Sénat n'avaient aucune valeur patrimoniale, c'est pourquoi Mme Cowley a indiqué qu'un concours avec jury serait lancé par la suite pour trouver des artistes canadiens qui en concevraient de nouveaux.

La salle du Sénat révisée sera également aménagée de manière à pouvoir diffuser publiquement les débats.

Rendre les bâtiments entièrement accessibles aux appareils de mobilité, comme les fauteuils roulants, signifie que le nombre de sièges publics dans les galeries sera réduit. Avant le début des travaux de rénovation, la Chambre des communes pouvait accueillir environ 580 personnes, et le directeur du projet, Darrell de Grandmont, estime qu'il y aura 100 sièges de moins une fois qu'elle rouvrira.

Les sièges des députés à la Chambre des communes devront également changer à l'avenir. Selon les règles du patrimoine, la chambre ne peut pas être agrandie, mais le nombre de députés augmentera d'ici sa réouverture.

M. de Grandmont dit que certaines considérations incluent la suppression des sièges assignés aux parlementaires ou l'élimination des bureaux au profit de bancs, comme c'est le cas au parlement britannique.

Certains éléments du patrimoine sont entièrement refaits, comme les sculptures en pierre à l'extérieur du bâtiment, qui sont trop usées par les intempéries pour être restaurées.

Le sculpteur Danny Barber a présenté une sculpture en pierre de bison qui sera placée sur le côté ouest du bâtiment pour remplacer l'original endommagé.

M. Barber a travaillé sur la sculpture pendant l'été en utilisant des outils à main et a confié qu'il était très fier de faire ressortir les détails fins de l'original, comme les boucles dans la crinière de l'animal et les gerbes de blé flanquant la bête.

«Il est facile de se sentir un peu dépassé, donc il faut le décomposer en petits morceaux, ce qui oblige à vraiment s'éloigner de la conception globale, a-t-il raconté. Je suis très fier de travailler sur ce projet, ce n'est pas le genre de chose que l'on retrouve souvent sur nos établis.»

Au cours du processus de déconstruction, l'équipe chargée du projet a découvert des éléments de conception jusque-là cachés, comme des motifs au pochoir complexes peints sur les murs de la salle à manger du président.

Il a été décidé d'intégrer ces pochoirs dans la rénovation, entre autres changements, pour capturer le caractère du bâtiment originel.

«Il y a des zones qui avaient été recouvertes de moquette, et ce sol était le sol d'origine à l'époque. Cela a vraiment permis de découvrir une grande partie de l'histoire du bâtiment au fil du temps, c'est vraiment remarquable», a expliqué M. de Grandmont.

Une fois les travaux terminés, le nouvel édifice du Centre devrait être un parlement entièrement accessible avec une nouvelle ossature informatique intégrée derrière la façade patrimoniale familière.

Siavash Mohajer a indiqué que l'objectif final est d'en faire un bâtiment moderne avec de nouveaux ajouts qui pourront durer les 100 prochaines années.

David Baxter, La Presse Canadienne