La ministre Bélanger réitère qu'elle veut prévenir l'épuisement des proches aidants

MONTRÉAL — Alors que l'organisme Proche aidance Québec lance une nouvelle campagne de sensibilisation par rapport aux réalités des proches aidants, le gouvernement Legault réitère son engagement à prévenir l'épuisement chez cette tranche de la population.

Au Québec, près d'une personne sur quatre prend soin d'un proche. La courbe démographique que suit la province avec le vieillissement de la population accentuera cette proportion au cours des prochaines années, prévient Proche aidance Québec, qui regroupe près de 150 organismes communautaires soutenant 41 000 personnes proches aidantes partout en province.

Proche aidance Québec a lancé lundi sa campagne «Apprenons à voir l'invisible» qui vise à sensibiliser la population à l'importance de se soucier du bien-être des personnes proches aidantes qui ont un risque accru de souffrir d'épuisement. D'autant plus que 57 % de ces personnes assurent leur rôle de proche aidant tout en continuant d'occuper un emploi.

Dans un communiqué, la ministre responsable des Aînés et ministre déléguée à la Santé, Sonia Bélanger, a affirmé que son gouvernement «demeure engagé» à offrir aux proches aidants «les ressources nécessaires pour prévenir l'épuisement et favoriser leur mieux-être». Elle a ajouté que le temps et l'énergie qu'ils investissent se font souvent dans l'ombre.

«Les personnes proches aidantes sont le pilier invisible de notre réseau de soins et jouent un rôle inestimable dans le maintien à domicile de milliers de Québécoises et de Québécois», a-t-elle mentionné.

Loriane Estienne, directrice générale de Proche aidance Québec, a expliqué que la campagne visait à lancer un «appel à reconnaître la diversité et la complexité de la proche aidance».

Les statistiques montrent que 35 % des personnes proches aidantes ne reconnaissent pas qu'elles sont proches aidants, ce qui signifie qu'elles pourraient être encore plus nombreuses. Et ce ne sont pas seulement des adultes qui s'occupent au quotidien d'un proche. Selon les données de 2018 de l'Institut de la statistique du Québec, 21 % des jeunes de 15 ans et plus ont agi comme proches aidants, ce qui représente plus de 1,4 million de jeunes.

Un rapport national sur les proches aidants canadiens publié le printemps dernier par le Centre canadien d’excellence pour les aidants (CCEA), révélait que le quart des proches aidants estiment avoir une santé mentale passable ou mauvaise. En moyenne, les proches aidants fournissent 30 heures de soins par semaine, l’équivalent d’un emploi à temps plein.

«Les personnes proches aidantes jouent un rôle essentiel dans notre société, donc nous avons la responsabilité collective de les soutenir afin d'éviter qu'elles ne s'épuisent», a déclaré par écrit Mme Estienne.

Le cabinet de la ministre Bélanger a souligné que 606 millions $ ont été investis depuis 2019 dans le Plan d’action gouvernemental pour les personnes proches aidantes, dont 344 millions $ dédiés aux services de répit. «Un Chantier Répit est aussi en cours pour harmoniser et améliorer l’accessibilité des services, afin d’assurer une offre équitable et adaptée partout au Québec», a précisé le cabinet dans une déclaration écrite transmise à La Presse Canadienne.

Un autre Plan d'action gouvernemental pour les personnes proches aidantes qui fixe habituellement des objectifs et un budget sur cinq ans est attendu en 2026 «avec de nouvelles mesures pour garantir un soutien durable aux proches aidants».

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Katrine Desautels, La Presse Canadienne