La majorité des personnes LBGTQ+ ont vécu de l'insécurité dans la dernière année


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Une majorité des personnes LGBTQ+, soit 68 % d'entre elles, ont vécu au moins une situation de discrimination ou d'insécurité au cours des 12 mois précédant un sondage pancanadien réalisé par la firme Léger. La situation la plus courante était un sentiment d'insécurité dans un lieu public.
Ces résultats, dévoilés mardi, sont issus d'un sondage réalisé en août 2024 auquel ont répondu environ 2000 adultes, dont la moitié était composée de personnes issues de la diversité sexuelle et de genre.
L'organisme Interligne, qui travaille auprès des communautés LGBTQ+, est aux premières loges des répercussions de ces enjeux. Il a constaté une hausse de 68 % des appels de sa ligne d'écoute au sujet de violences vécues entre 2022-2023 et 2023-2024.
L'organisme s'inquiète aussi d'une augmentation de 15 % des appels concernant le suicide, de 8 % pour de l'homophobie et de 29 % pour de la transphobie.
En point de presse, le directeur général d'Interligne et coprésident de Conseil québécois LGBTQ, Pascal Vaillancourt, a commenté que ces chiffres «font peur». Il a mentionné qu'il s'inquiétait certes de la hausse des appels, mais surtout de l'intensité de ceux-ci.
Interligne a aussi vu une hausse de 21 % des appels pour des questions de santé mentale. Cet indicateur est cohérent avec les résultats du sondage Léger.
Les données montrent que 25 % des répondants de la communauté LGBTQ+ estiment qu'ils avaient eu toujours ou souvent une mauvaise santé mentale — contre 9 % de la population générale — au cours des 30 jours précédents le sondage.
Ces résultats montrent qu'un écart se creuse en matière de santé mentale entre les personnes issues de la diversité sexuelle et de genre et le reste de la population. On apprend que 86 % des répondants LGBTQ+ ont déclaré avoir vécu «au moins un défi en lien avec la santé mentale au cours des 12 derniers mois», alors que ce taux s'élevait à 64 % pour les non-LGBTQ+.
Le sondage indique par ailleurs que seulement le tiers des répondants LGBTQ+ estiment avoir une excellente ou bonne santé mentale. Dans le reste de la population, près de la moitié des gens évaluent positivement leur santé mentale.
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Katrine Desautels, La Presse Canadienne