La C.-B. craint l'imposition de tarifs de 50 % ou 55% sur le bois d'oeuvre canadien

VICTORIA — Le ministre des Forêts de la Colombie-Britannique, Ravi Parmar, a déclaré que la menace de nouveaux tarifs en plus des droits actuels sur le bois d'œuvre canadien serait «absolument dévastatrice» pour l'industrie du pays.

Le ministre Parmar a indiqué jeudi que son gouvernement s'attendait à ce que le département américain du Commerce impose des droits antidumping pouvant atteindre 14 %, en plus des droits actuels de 14,4 % sur le bois d'oeuvre canadien.

Ces menaces surviennent après que le président américain Donald Trump a déclaré aux médias à bord d'Air Force 1 que son administration envisageait d'imposer des droits de douane de 25 % sur le bois d'œuvre vers le mois d'avril.

Le ministre Parmar croit que les tarifs supplémentaires sont «très probables» et que le Canada devrait prendre M. Trump au mot.

Le président Trump a suspendu sa menace de tarifs jusqu'au 4 mars, mais il a déclaré qu'il prévoyait toujours des tarifs de 25 % sur tous les produits canadiens et une taxe de 10 % sur les importations d'énergie canadienne. L'acier et l'aluminium canadiens ont déjà été épinglés pour des tarifs douaniers de 25 %.

Le ministre Parmar était récemment en Californie, où 16 000 bâtiments ont été détruits par les incendies de forêt en janvier. Il a rencontré des groupes de constructeurs d'habitations qui ont déclaré avoir besoin de bois canadien non seulement pour rebâtir, mais aussi pour se préparer à la Coupe du monde de soccer en 2026 et aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028.

«Imaginez que le président se rende à Los Angeles en 2028 pour accueillir les Jeux olympiques — je comprends que ce type aime bien organiser des fêtes — et qu'il se trouve dans une ville qui n'a pas pu se reconstruire à cause des tarifs et des droits de douane qu'il a imposés sur les marchandises en provenance de la Colombie-Britannique et du Canada: c'est ridicule!», a déclaré le ministre aux journalistes à Victoria.

Des droits de 50 ou 55 % ?

Le secteur forestier canadien a récemment qualifié les menaces de tarifs douaniers d'inutiles et injustifiées, puisque les États-Unis ne répondent actuellement qu'à environ 70 % de leurs besoins en bois d'oeuvre sur le marché intérieur et utilisent le bois canadien pour combler cet écart.

Si des tarifs de 25 % sont ajoutés aux droits de douane actuels et à venir, le total combiné sur les exportations de bois d'œuvre vers les États-Unis s'approchera de 50 ou 55 %, a déclaré le ministre Parmar.

En août dernier, les États-Unis ont augmenté les droits compensateurs et antidumping sur le bois d'œuvre résineux en provenance du Canada, pour les faire passer de 8,05 % à 14,4 %.

Le ministre Parmar a déclaré qu'il avait déjà demandé au gouvernement fédéral de soutenir l'industrie menacée par des droits de douane, en offrant des garanties de prêts et un soutien aux travailleurs touchés. «Il est important que nous maintenions cette industrie en activité et que ces travailleurs soient employés», a-t-il dit.

Le ministre estime que les gouvernements provinciaux et fédéral doivent continuer à faire valoir que si de tels droits de douane nuisent aux Canadiens, ils nuiront également aux Américains.

«Qu'il s'agisse des feux de forêt en Californie ou des ouragans en Caroline du Nord, le coût des affaires et de la reconstruction de leurs maisons va monter en flèche dans ces États.

«Il est important que les résidents de ces communautés sachent que c'est à cause de leur président.»

La Presse Canadienne