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L'OIIQ dénonce des suppressions de postes d'encadrement aux infirmières

durée 12h55
3 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Les coupes de 1,5 milliard $ de dépenses exigées aux établissements pour retrouver l'équilibre budgétaire dans le réseau de la santé auront un impact sur la rétention de personnel infirmier et inévitablement les soins aux patients, a averti le président réélu à l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), Luc Mathieu.

En marge du congrès de l'OIIQ, ce dernier a eu vent de la part d'infirmières qu'il y aurait des suppressions de postes de conseillères cadres et de conseillères en soins. M. Mathieu a souligné l'importance de ces postes pour guider et accompagner les infirmières, particulièrement les recrues.

«Ces personnes ne donnent pas de soins directs aux patients. Elles accompagnent des gens, des jeunes qui arrivent dans la profession», a expliqué M. Mathieu.

Il a parlé de certains cas qui «ne sont pas anecdotiques» où une nouvelle infirmière travaillera en CHSLD avec de nombreux patients à sa charge. «Ce n'est pas un cas d'exception. Ces jeunes, qui n'ont pas beaucoup d'expérience et pas beaucoup de soutien clinique, sont appelées à prendre en charge [jusqu'à] 150 résidents en CHSLD. C'est énorme», a commenté le président.

Il a précisé qu'en CHSLD, les patients sont souvent très malades et représentent des cas lourds et complexes à soigner.

«Si une jeune infirmière débute, sans soutien clinique, sans personne à qui se référer, ça peut être paniquant. Et c'est pour cela qu'il y en a qui quittent la profession, qui s'en vont en courant.»

L'OIIQ est préoccupé par cette situation. «J'en ai parlé avec un haut dirigeant de Santé Québec», a partagé M. Mathieu. Il lui aurait dit que si l'agence va de l'avant avec les coupes de conseillères cadres et en soins, «ça ne serait pas gagnant pour la suite des choses».

Sur le site du ministère de la Santé, on peut lire dans la description du poste de conseillère en soins infirmiers que «sa collaboration avec les cogestionnaires, le secteur de l’intégration de même que l’infirmière en pratique avancée est cruciale. Elle contribue à part entière à divers comités assurant le développement de la pratique infirmière ainsi que la qualité et la sécurité des soins pour le service d’urgence.»

Jusqu'à présent, le déficit dans le réseau de la santé est estimé à environ 1 milliard $. Vendredi dernier, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a reconnu qu’il pourrait y avoir une incidence sur les services à la population et il a ajouté qu'il voulait être capable de minimiser ces impacts.

«On dit qu'il n'y a pas de coupures pour les soins directs aux patients. Ce n'est pas des soins directs, c'est indirect, a reconnu M. Mathieu. Mais le retour sur investissement de donner du soutien clinique, ça fait toute la différence.»

Il a expliqué que les précepteurs — aussi appelés mentors — accompagnent les infirmières tout au long de leur carrière. Pour faire valoir l'importance de leur rôle, M. Mathieu a donné l'exemple d'un omnipraticien qui se réfère à un médecin spécialiste lorsqu'il arrive au bout de sa compétence pour un cas particulier.

«Dans le cas des soins infirmiers, c'est un peu la même chose compte tenu de l'évolution et de la complexité des soins, des maladies chroniques, du vieillissement de la population», a mentionné M. Mathieu. Il a dit que dans toutes les régions qu'il a visitées, le personnel infirmier lui a fait part de besoins pour du soutien clinique.

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

Katrine Desautels, La Presse Canadienne

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