L'appel entre Mark Carney et Donald Trump alimente le jour 6 de la campagne fédérale


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Le dossier des relations entre le Canada et les États-Unis a continué d'occuper une place importante dans la campagne électorale fédérale, vendredi.
Le chef libéral a une nouvelle fois revêtu ses habits de premier ministre en ayant une première conversation téléphonique avec le président américain Donald Trump, en matinée. Cet entretien a été qualifié de «constructif» par Mark Carney.
Selon le compte rendu de son bureau, les deux dirigeants «ont convenu d’entamer des négociations globales sur une nouvelle relation économique et de sécurité immédiatement après les élections» fédérales.
Une déclaration que le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a mal digérée. Il a d'abord reproché au chef libéral de laisser entendre qu'il sera élu comme premier ministre du Canada le 28 avril. Ce qui est un «bris de démocratie prétentieux», aux yeux du bloquiste.
M. Blanchet s'est aussi inquiété de voir que les possibles négociations entre les deux pays pourraient être «globales». Cela laisse présager, selon lui, que «tout est sur la table», incluant «forcément» plusieurs secteurs stratégiques de l'économie québécoise, tels que le bois d'oeuvre, l'aluminium, l'aérospatiale, les minéraux critiques et la gestion de l'offre.
Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, a aussi été interpellé sur le fait que M. Trump a présupposé la victoire de son rival libéral, en affirmant qu'il rencontrerait M. Carney à la suite des élections.
Selon M. Poilievre, le président américain a une fois de plus donné son appui aux libéraux dans le cadre de la campagne électorale fédérale. Mais le chef conservateur a fait valoir que le choix du prochain gouvernement revient aux électeurs canadiens, et non au locataire de la Maison-Blanche.
Promesses
Au sixième jour de la campagne fédérale, Mark Carney est resté à Montréal, après y avoir tenu un rassemblement la veille. Comme chef de parti, il a pris comme engagement d'investir 5 milliards $ dans un nouveau fonds d'infrastructures visant à favoriser le commerce à l'intérieur du Canada.
M. Carney a ainsi proposé le Fonds pour la diversification de corridors commerciaux, qui, croit-il, permettrait d'accélérer «les projets d'intérêt national comme les ports, les chemins de fer, les terminaux intérieurs, les aéroports et les autoroutes».
Toujours sur le front des relations commerciales, M. Blanchet a courtisé les agriculteurs avec un engagement concernant la gestion de l'offre. Dans une ferme de Lanaudière, il a promis de revenir dès la rentrée parlementaire avec un projet de loi qui protégerait intégralement ce mécanisme de toute négociation commerciale.
La gestion de l'offre est une politique agricole à travers laquelle la production et la demande de produits laitiers, des œufs, du poulet et de la dinde sont contrôlés au Canada. Elle vise à prévenir les pénuries et les excédents.
Pour sa part, M. Poilievre s'est engagé, si son parti forme le gouvernement, à imposer des peines de prison à perpétuité pour les «pires criminels» accusés de trafic de personnes, de contrebande d'armes à feu ou de trafic de fentanyl.
Ces peines d'emprisonnement s'appliqueraient aux personnes reconnues coupables de cinq chefs d'accusation ou plus de trafic de personnes, ou d'importation ou d'exportation de dix armes à feu illégales ou plus. La même chose serait également prévue au «trafic de fentanyl à grande échelle».
M. Poilievre, qui était à Nanaimo, en Colombie-Britannique, a aussi promis de réformer certaines pratiques de libération sous caution.
Quant au chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, il a fait des promesses sur de nouvelles règles touchant le logement. Il a proposé d'interdire aux grandes entreprises propriétaires d'acquérir des logements locatifs abordables existants.
Ce plan est similaire à un projet de loi proposé par le NPD l'année dernière, qui aurait limité ces ventes aux particuliers, aux organismes sans but lucratif, aux municipalités, aux agences et aux coopératives.
M. Singh abordait pour la deuxième fois cette semaine la question de l'abordabilité du logement à Toronto. Le chef néo-démocrate tente de différencier son parti des libéraux et des conservateurs en affirmant qu'il est le seul chef à se soucier des «travailleurs» et non des «milliardaires et millionnaires».
— Avec des informations de Michel Saba, d'Émilie Bergeron et de David Baxter
Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne