Jour 14 de la campagne fédérale: «paperasse», médecins de famille et sièges sociaux


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Les chefs ont misé samedi sur la mobilité de la main-d'œuvre, les sièges sociaux, la réduction de la «paperasse» et l'accès à un médecin de famille, alors que l'économie était de nouveau au cœur des annonces en cette 14e journée de la campagne électorale.
Le chef libéral Mark Carney a promis de renforcer la main-d’œuvre qualifiée, notamment en doublant le financement d'un programme de formation en milieu syndical de 25 à 50 millions $ par année et en créant un volet de financement en capital de 20 millions $ pour les établissements d'enseignement.
Un gouvernement libéral offrirait aussi une bourse pouvant atteindre 8000 $ aux apprentis, mais remboursable si la personne ne complète pas sa formation dans les délais requis.
M. Carney a fait ces annonces dans l'édifice de la section locale 793 de l'International Union of Operating Engineers (IUEO), dont il a obtenu l'appui. Le syndicat qui représente plus de 20 100 grutiers et opérateurs d'équipement lourd et d’autres travailleurs de la construction, en Ontario, a appelé ses membres à voter pour les libéraux de Mark Carney aux élections fédérales du 28 avril.
Éliminer la «paperasse»
En campagne à Osoyoos, en Colombie-Britannique, le chef conservateur Pierre Poilievre a promis d'éliminer 25 % de la «paperasse» au cours des deux premières années de son mandat s'il devient premier ministre du pays.
M. Poilievre a aussi dit vouloir adopter une loi qui exigerait que deux réglementations soient supprimées pour chaque nouvelle ajoutée. Il a dit souhaiter garantir des économies de deux dollars de coûts administratifs pour chaque dollar ajouté.
Selon lui, toutes ces réglementations bloquent la réalisation de projets importants.
Par ailleurs, M. Poilievre a appuyé un candidat de la Colombie-Britannique, alors qu'il y a des appels à son retrait de la campagne pour des commentaires passés sur l'histoire des pensionnats autochtones du Canada.
M. Poilievre a dit croire que les accusations contre Aaron Gunn, candidat de North Island Powell River, constituent de la désinformation.
Accès à un médecin de famille
Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a aussi parlé de mobilité et de formalités administratives, mais cette fois sur le front des soins de santé.
En campagne à Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, M. Singh s'est engagé à garantir à tous les Canadiens l'accès à un médecin de famille d'ici 2030, en ajoutant jusqu'à 7500 médecins de famille au pays au cours des cinq prochaines années.
Pour inciter les provinces à garantir l'accès aux soins primaires, un gouvernement néo-démocrate offrirait une augmentation de 1 % du financement du Transfert canadien en matière de santé à celles qui élaborent des plans pour fournir des médecins de famille à tous les résidants.
Le parti estime que cette mesure coûterait 10 milliards $ sur quatre ans si toutes les provinces y participaient.
M. Singh a ajouté qu'un gouvernement néo-démocrate réduirait également les formalités administratives qui accaparent le temps des médecins.
Le NPD souhaite aussi faciliter l'entrée au pays de médecins américains, et veut créer 1000 nouvelles résidences en médecine familiale pour les médecins formés à l'étranger vivant au Canada.
Sièges sociaux
De son côté, le Bloc québécois (BQ) a réclamé samedi des règles plus musclées pour bloquer l'acquisition des entreprises d'ici par des sociétés étrangères.
En campagne à Montréal, le chef bloquiste, Yves-François Blanchet, a demandé des modifications à la Loi sur Investissement Canada pour mieux encadrer les prises de contrôle.
Les 550 sièges sociaux présents au Québec représentent pas moins de 20 000 emplois, a fait valoir le chef du Bloc, en plus de 20 000 autres emplois chez des fournisseurs.
Il a également réclamé des négociations avec le Québec et les autres provinces pour modifier les différentes législations sur les sociétés par actions.
Déplorant aussi des tentatives de centralisation des marchés financiers à Toronto, il a soutenu que Mark Carney était le «fils» d'un système canadien qui centralise l'autorité politique à Ottawa et l'autorité économique à Toronto.
Cette centralisation «ne sert pas le Québec», a-t-il fait valoir.
La Presse Canadienne