Jaime Battiste explique son retrait de la course à la direction du PLC
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Par La Presse Canadienne, 2024
HALIFAX — Le député néo-écossais Jaime Battiste a déclaré que sa décision d'abandonner la course à la direction du Parti libéral fédéral était en partie motivée par un manque d'argent.
Le politicien autochtone du Cap-Breton a déclaré vendredi qu'il aurait été très difficile de réunir suffisamment d'argent pour couvrir le dépôt de 350 000 $ exigé par le parti avant le 17 février.
«Le financement allait toujours être difficile en raison de l'énorme quantité d'argent nécessaire dans un court laps de temps, a-t-il expliqué lors d'une entrevue avec La Presse Canadienne. L'argent était absolument un facteur (...) Une fois que la semaine suivante a commencé, et qu'il y avait un versement de 125 000 $ (un acompte requis), j'ai examiné la situation et je me suis demandé si c'était possible?»
Jaime Battiste a cependant déclaré que l'argent n'était pas la seule raison pour laquelle il a abandonné sa candidature pour devenir le premier premier ministre autochtone du Canada.
Il a dit avoir changé d'avis après avoir participé à une série de conversations avec d'autres candidats à la direction du parti, dont Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada.
L'élu néo-écossais était parmi les cinq députés libéraux qui ont assisté vendredi à un discours prononcé par M. Carney à Halifax, au cours duquel le candidat a exposé son plan visant à se débarrasser du régime impopulaire de tarification du carbone des libéraux et à le remplacer par un système de crédits carbone.
Après le discours, M. Battiste a déclaré que, lors de ses conversations avec Mark Carney, le candidat favori s'était engagé à faire de la protection de l'environnement et de la réconciliation avec les Premières Nations des priorités. «Je suis convaincu qu'il va défendre ces priorités, a confié M. Battiste lors de l'entrevue. C'étaient les priorités que je défendais.»
Le député néo-écossais a déclaré qu'un autre facteur dans sa décision était l'engagement de M. Carney à reprendre les travaux sur le règlement de 47,8 milliards $ proposé par Ottawa pour réformer les services à l'enfance et à la famille des Premières Nations, qui a été rejeté par l'Assemblée des Premières Nations en octobre.
Sur un autre plan, il a indiqué que M. Carney soutenait le projet de loi qui aurait reconnu aux Premières Nations un droit inhérent à l'eau potable, un projet de loi qui est mort au feuilleton après que le premier ministre Justin Trudeau a prorogé le Parlement au début de janvier.
«J'avais besoin de l'entendre parler de réconciliation et de son plan, a souligné Jaime Battiste, le premier Micmac à siéger au Parlement. Et nous avons des affaires en suspens concernant les services à l'enfance et à la famille. Je sais qu'il va défendre une loi sur l'eau potable pour les Premières Nations. Lorsque j'ai entendu ces choses de sa part, j'étais convaincu qu'il était le leader dont le Canada avait besoin en ce moment. »
Lorsqu'il s'est lancé dans la course le 13 janvier, Jaime Battiste a déclaré qu'il avait été encouragé à le faire par des dirigeants autochtones de tout le Canada. Lorsqu'on lui a demandé vendredi s'il était déçu d'avoir dû quitter la course alors que tant de Premières Nations l'encourageaient, il a répondu qu'il avait réussi à intégrer les questions autochtones à la campagne.
«Il y a eu moins d'une poignée de députés des Premières Nations issus d'une réserve des Premières Nations, a-t-il dit. J'ai réalisé que c'était une grande responsabilité et que je devais défendre ces personnes dans cette course.»
En novembre, le député de Sydney-Victoria a échoué dans sa tentative de faire annuler par un tribunal les changements apportés aux limites de sa circonscription, qu'il avait remportée en 2019, mais qu'il avait conservée de justesse en 2021. Les changements de limites ont entraîné le retrait de la circonscription de la Première Nation Eskasoni, où il vit. Lorsqu'on lui a demandé si sa candidature pour devenir chef du Parti libéral était motivée par le désir d'améliorer son profil électoral dans Sydney-Victoria, M. Battiste a rejeté l'idée.
«La raison pour laquelle je me suis lancé dans la course, c'était les priorités que j'avais, a-t-il assuré. Lorsque je parlais avec Mark (Carney), il ne s'agissait pas de moi. Il ne s'agissait pas d'une circonscription ou d'une frontière. Il s'agissait du pays du Canada et des affaires inachevées que nous avons. Cela n'a rien à voir avec des ambitions personnelles.»
Michael MacDonald, La Presse Canadienne