Fiasco SAAQclic: la CAQ refuse que la Commission de l'Assemblée nationale enquête


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Par La Presse Canadienne, 2024
QUÉBEC — Après avoir déclaré vouloir faire toute la lumière dans l'affaire SAAQclic, le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) a refusé mardi que la Commission de l'Assemblée nationale (CAN) se saisisse du dossier.
Tous les députés de la banquette gouvernementale ont voté contre une motion libérale proposant de confier à la CAN le mandat d'enquêter sur SAAQclic en convoquant plusieurs dirigeants et ex-dirigeants de la société d'État.
Rappelons que le virage numérique raté de la SAAQ a provoqué en 2023 de longues files d'attente devant les succursales et coûté 500 millions $ de plus que prévu, pour un total qui dépassera le 1,1 milliard $ en 2025, selon la vérificatrice générale.
Cette dernière a conclu dans son rapport en février que la SAAQ avait fourni des informations erronées aux membres de la Commission de l'administration publique (CAP) concernant le déploiement de SAAQclic.
La semaine dernière, la présidente de l'Assemblée nationale, Nathalie Roy, avait déclaré qu'il s'agissait, à première vue, d'un outrage au Parlement. Elle s'en remettait aux parlementaires pour qu'ils s'entendent sur la suite des choses.
Toutefois, mardi, le gouvernement caquiste a refusé que la CAN s'en mêle; cette instance est la seule qui aurait pu trancher à savoir si la SAAQ a véritablement commis un outrage au Parlement.
«Aujourd'hui, les caquistes sont complices de la tromperie. Les caquistes ne veulent pas aller faire toute la lumière sur le fiasco SAAQclic. Ils protègent des gens qui nous ont trompés», a réagi le leader parlementaire du Parti libéral, Monsef Derraji.
«De quoi la CAQ a peur? Pourquoi la CAQ et les caquistes ne veulent pas cette commission d'enquête au Parlement pour qu'on puisse, en tant que parlementaires, interpeller et questionner ces gens qui nous ont trompés?»
Dans sa décision, la présidente Roy avait pourtant déclaré qu'il était tout à fait possible de mener une enquête à la CAN, en plus de l'enquête publique qui sera dirigée par Denis Gallant, a souligné M. Derraji lors de son point de presse.
«Le juge Gallant ne va pas enquêter sur les tromperies qu'on a vécues à l'intérieur de l'Assemblée nationale. (...) La CAQ est complice de la tromperie et ils ont peur que la vérité soit dévoilée par les parlementaires», a-t-il martelé.
La commission Gallant débutera ses travaux sous peu, malgré les appels répétés des libéraux et des péquistes pour que le juge Gallant se récuse, étant donné ses liens avec la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.
Denis Gallant a fait savoir, le 1er avril, qu'il n'avait aucunement l'intention de se récuser. Il s'est toutefois engagé à limiter ses contacts avec les témoins qu'il connaît.
Caroline Plante, La Presse Canadienne