Fiasco SAAQclic: François Legault glisse vers les faits alternatifs, accuse le PQ

QUÉBEC — En remettant en question les dépassements de coûts révélés par la vérificatrice générale dans le dossier SAAQclic, le premier ministre François Legault glisse dangereusement vers les «faits alternatifs», accuse le Parti québécois (PQ).

Mercredi, lors de la période des questions, M. Legault a mis en doute le calcul de la VG, qui évaluait que le virage numérique raté de la SAAQ avait coûté aux contribuables 500 millions $ de plus que prévu, pour un total qui dépassera 1,1 milliard $ en 2025.

Il a plaidé qu'on n'avait «aucune preuve de ça», ajoutant qu'il fallait calculer séparément, comme le fait le PDG de la SAAQ Éric Ducharme, «le coût du programme» et «le coût de l'entretien».

Le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, s'est étonné jeudi que le premier ministre conteste la véracité des informations contenues dans le rapport de la VG. Il a accusé le premier ministre de vouloir «réinventer la réalité».

«Il y a un glissement dangereux vers ce qu'on appelle les faits alternatifs, a-t-il lancé. C'est comme si on revenait à la case départ. Y a-t-il véritablement eu un scandale avec SAAQclic? Y a-t-il un fiasco? Quels sont les chiffres? Est-ce qu'on peut valider ça?»

«Donc, on a là un retour en arrière majeur sur ce qui repose pourtant sur des données fiables et vérifiées. Ce qu'on veut, c'est en savoir davantage, pas nier les faits qu'on a déjà devant nous. C'est quand même aberrant», a-t-il ajouté.

Le gouvernement Legault a mis sur pied une commission d'enquête publique pour faire la lumière dans le dossier SAAQclic. La commission dirigée par le juge Denis Gallant doit remettre son rapport au plus tard le 30 septembre 2025.

Caroline Plante, La Presse Canadienne