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Élections fédérales: le Bloc québécois ne rêve pas en couleurs, révèle un sondage

durée 14h02
23 janvier 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

LAVAL — Un récent sondage Léger commandé par le Bloc québécois montre que la formation souverainiste ne rêve pas en couleurs lorsqu'elle évoque ses grandes ambitions électorales.

Le coup de sonde, dont La Presse Canadienne a obtenu copie, donne 37 % des intentions de vote à la formation d'Yves-François Blanchet, 26 % au Parti conservateur du Canada de Pierre Poilievre, 21 % au Parti libéral du Canada du démissionnaire Justin Trudeau et 7 % au Nouveau Parti démocratique de Jagmeet Singh.

Chez les francophones, les bloquistes rafleraient 45 % des appuis, les conservateurs 24 %, les libéraux 17 % et les néo-démocrates 6 %.

Dans l'entourage du chef du Bloc, on explique que l'enthousiasme que les troupes sentent «vient de quelque part, (...) n'est pas un fantasme militant».

Le sondage apporte une autre bonne nouvelle pour les bloquistes: 50 % des 55 ans et plus voteraient pour eux. Dans cette tranche d'âge qui est la plus susceptible de se rendre aux urnes, les libéraux suivent à 25 %, les conservateurs à 18 % et les néo-démocrates à 2 %.

C'est «une prime à l'urne», illustre-t-on au bureau de M. Blanchet. À l'inverse, le vote des jeunes «c'est l'fun», mais ça se retrouve moins dans la boîte.

Le sondage a été mené en ligne auprès de 1003 répondants québécois, de vendredi à dimanche, soit après la démission de M. Trudeau. Puisqu'il s'agit d'un sondage non probabiliste, il n'a pas de marge d'erreur.

Le Bloc, qui tenait une réunion préélectorale de son caucus à Laval, se donne pour objectif de «dominer» les circonscriptions hors de Montréal et Québec lors des prochaines élections.

Questionné en conférence de presse, M. Blanchet a refusé de dévoiler le nombre de circonscriptions qu'il espère prendre lors des prochaines élections, jugeant qu'il ne veut pas envoyer le message que les votes constituent «une transition vers un trophée».

Il a insisté que le Bloc vise à être «la voix» du Québec – le bois, l'énergie propre, le modèle industriel, l'aluminium, l'intelligence artificielle –, face aux libéraux qui, dit-il, représentent «les banques de Toronto» et les conservateurs «le pétrole de l'Ouest canadien».

M. Blanchet reconnaît néanmoins que l'arrivée prochaine d'un nouveau chef libéral représente «un défi», alors que le simple fait d'avoir retiré M. Trudeau de l'équation a fait grimper les libéraux dans les intentions de vote, particulièrement en Ontario.

Craint-il que le tapis lui glisse sous les pieds? «J'ai des souliers à crampons», rigole-t-il avant de passer à l'attaque.

«Si tu changes de chauffeur, tu n'as pas changé d'autobus. C'est le même parti, les mêmes idées, la même culture, la même idéologie. Mais lorsque le coq chante la troisième trois fois, et que tu dis "Justin qui? Je ne le connais pas", (...) il y a un mouvement de panique.»

Le Bloc québécois compte actuellement 33 des 78 députés québécois à la Chambre des communes. M. Blanchet, en évoquant des gains sur l'île de Laval, en l'Estrie et à Québec, se plaît à rêver de «la grande époque» de Lucien Bouchard et Gilles Duceppe, où le Bloc a raflé jusqu'à 54 sièges.

Michel Saba, La Presse Canadienne