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Écoles religieuses: un rapport recommande une position mitoyenne pour le PLQ

durée 14h00
23 mars 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — Après la grogne provoquée au sein du caucus par le changement de position du PLQ sur le financement des écoles religieuses en octobre dernier, la Commission politique libérale recommande que le parti adopte officiellement une position qui ménage la chèvre et le chou.

Le document, dont La Presse Canadienne a obtenu copie, recommande que la position officielle du Parti libéral du Québec (PLQ) soit que l’«argent public ne doit pas servir à enseigner une religion» dans les écoles du Québec.

Il s’agit d'une position qu’avait déjà énoncée le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, et qui va moins loin que ce qu’avait dit la députée libérale Marwah Rizqy en octobre dernier: «Nous sommes maintenant d’avis que nous devons cesser le financement des écoles religieuses au Québec.»

La volte-face du PLQ initiée par Mme Rizqy avait provoqué des tensions au sein du caucus. Des députés libéraux étaient sortis publiquement pour dire qu’ils n’étaient pas d’accord avec la fin du financement des écoles confessionnelles.

La situation avait irrité Marc Tanguay qui avait affirmé qu’il comptait serrer la vis aux députés qui sortaient des rangs.

Face à ces tensions, la Commission politique du PLQ a mis sur pied un groupe de travail coprésidé par Alexandra Malenfant-Veilleux et l’ex-sénateur André Pratte, pour se pencher sur le sujet.

Peu d'écoles problématiques

Le rapport de la commission stipule que la formule de financement des écoles privées religieuses fait en sorte qu’elles reçoivent «60 % de ce que coûte la formation des jeunes dans les écoles publiques».

«Autrement dit, ce financement public ne couvre pas la totalité des coûts de l’enseignement du régime pédagogique prescrit par Québec. Par conséquent, logiquement, ce financement ne sert pas à l’enseignement de la religion, à moins que celui-ci ne prenne la place de cours prévus au régime pédagogique», affirme le rapport.

Selon le document, «le nombre d’écoles problématiques, c’est-à-dire les établissements qui offrent une formation religieuse et ne respectent pas le régime pédagogique, est relativement petit». Le rapport cite l'exemple de l'école Belz, à Montréal, où le temps consacré aux matières obligatoires n’était pas respecté.

Malgré cela, la Commission politique recommande aussi que le PLQ réclame au gouvernement du Québec de cartographier «l’enseignement de la religion dans toutes les écoles où ce type d’enseignement a lieu» et qu’une école privée subventionnée ou non subventionnée qui ne «respecte pas intégralement le régime pédagogique fixé par le ministère de l’Éducation soit immédiatement mise en tutelle, et que la fin de l’année académique venue, si la situation n’est pas corrigée, que cette école voit son financement public suspendu».

«L’État ne devrait pas intervenir parce qu’une religion est enseignée (...), mais le gouvernement devrait agir avec détermination lorsque cet enseignement confessionnel se fait au détriment de la formation générale des élèves», écrit-on dans le document de la Commission politique.

Les recommandations du rapport vont vraisemblablement faire débat au sein du PLQ ainsi que dans la course à la chefferie.

Thomas Laberge, La Presse Canadienne