Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Deux campements propalestiniens démantelés dans des universités en Ontario

durée 19h40
8 juillet 2024
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

Des manifestants propalestiniens ont démantelé leurs campements dans deux universités du sud de l’Ontario au cours de la fin de semaine, tandis que des manifestants sur un autre campus universitaire ont reçu lundi un avis d’intrusion et ont été avertis que des poursuites judiciaires pourraient s’ensuivre.

Les campements de l’Université de Waterloo et de l’Université Western ont été évacués environ deux mois après leur création, dans le cadre d’un mouvement plus large appelant les établissements universitaires à rompre leurs liens avec Israël.

Un groupe représentant les manifestants de l’Université Western a déclaré que leur décision avait été prise après «un examen attentif» et qu’ils continueraient de faire pression en faveur du désinvestissement par d’autres moyens.

Le président de l’université, Alan Shepard, a souligné dans un communiqué que le campement avait pris fin de manière pacifique. «Alors que nous cherchons à tracer une nouvelle voie à suivre, nous nous concentrerons sur le rétablissement des relations et l’identification des opportunités de nous rassembler en tant que communauté», a-t-il écrit.

À l’Université de Waterloo, un groupe dirigé par des étudiants représentant les manifestants dit avoir décidé de «décamper volontairement» dimanche soir dans le cadre de ce qu’il a qualifié de décision stratégique.

Le groupe a indiqué qu’il ciblerait désormais les investissements et les partenariats que l’université entretient avec Israël, qui, selon lui, ont été révélés à la suite de la protestation contre le campement.

Le président de l’université, Vivek Goel, a déclaré que le campement avait été démantelé de manière pacifique et que l’école retirait désormais la procédure d’injonction qu’elle avait récemment lancée en lien avec la manifestation.

M. Goel rapporte que cela a été une «période difficile et source de division » et que l’université examine les opportunités d’engagement qui rassembleront sa communauté pour relever des défis complexes.

Le recours judiciaire intenté par l’université avait nommé plusieurs manifestants individuels qui, selon elle, s’étaient identifiés comme des représentants du campement, ainsi que des personnes non identifiées impliquées dans la manifestation. L'établissement cherchait également à obtenir une ordonnance visant à démanteler le campement et à permettre à la police d’arrêter et d’expulser les personnes qui refusent de partir.

Les manifestants avaient dénoncé l'action en justice sur les réseaux sociaux, la qualifiant de tentative d’intimidation des étudiants avec la possibilité de lourdes amendes qu’ils ne pourraient pas payer.

Ils ont également affirmé dans la déclaration en ligne sur le démantèlement du camp que les personnes nommées dans le procès avaient été harcelées tandis que l’action en justice «enhardissait les agitateurs».

Le président de l’université a écrit dans son communiqué de lundi qu’il espère que les semaines à venir verront l’école et les étudiants «travailler ensemble pour apporter la guérison et la paix à notre communauté».

Avis d'intrusion à Guelph

Pendant ce temps, les manifestants de l’Université de Guelph, toujours en Ontario, ont été confrontés à la possibilité de poursuites judiciaires lundi après que l’université a émis un avis d’intrusion et averti qu’elle se tournerait vers le tribunal si le groupe restait.

L’université a déclaré dans un communiqué écrit qu’elle avait distribué cet avis après que les manifestants ont ignoré sa demande de démanteler le camp d’ici dimanche soir.

«Cela a été une situation délicate et difficile pour tous les membres de notre communauté et je sais qu’il y aura de nombreux points de vue contradictoires sur la façon d’aller de l’avant», a écrit la présidente de l’université, Charlotte Yates.

«Nous nous engageons à agir dans l'intérêt de l’ensemble de notre communauté universitaire et à garantir que l’U de G reste un espace accueillant pour tous.»

Sur les réseaux sociaux, les manifestants ont écrit qu’ils avaient eu 24 heures pour évacuer et qu’ils étaient désormais menacés de poursuites judiciaires. Le campement a été installé fin mai.

Dans un article précédent, l’un des groupes soutenant la protestation a qualifié la date limite fixée par l’université dimanche soir de tactique agressive et d’escalade.

La semaine dernière, des manifestants ont démantelé un campement vieux de deux mois sur le campus du centre-ville de l’Université de Toronto après qu’un juge a accordé à l’école une injonction qui aurait permis à la police d’intervenir pour expulser et arrêter ceux qui seraient restés.

Paola Loriggio, La Presse Canadienne