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Climat: des ONG appellent à ne pas reculer «sous prétexte de la crise Trump»

durée 11h00
24 janvier 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Des organisations environnementales, de santé, et du développement appellent le gouvernement du Québec à ne pas reculer sur les politiques environnementales «sous prétexte de la crise Trump».

Un recul des politiques environnementales serait tout à fait contraire à ce que la science nous indique, mais aussi aux souhaits des Québécois, font valoir les organisations dans un communiqué publié vendredi matin.

« Reculer sur les engagements environnementaux, c’est retarder encore davantage l’adaptation de notre économie aux défis du 21ᵉ siècle. Le Québec a ce qu’il faut – les capacités, le talent et l’innovation – pour se positionner comme un leader mondial de la transition énergétique. Ce qu’il nous manque, c’est la volonté et le courage de nos décideurs et décideuses », a écrit Leïla Cantave, responsable pour le Québec, du Réseau action climat Canada.

«Allons-nous gouverner sur la base de la science ou laisserons-nous la désinformation l’emporter? Les chemins à prendre sont clairs pour assurer un avenir sécuritaire, abordable et prospère aux générations actuelles et futures», a ajouté Andréanne Brazeau, analyste principale des politiques du Québec, pour la Fondation David Suzuki.

Ces organisations sont inquiètes depuis que le ministre de l’Environnement, Benoit Charette a expliqué, mardi, que le Plan pour une économie verte, qui inclut les politiques d’électrification et de lutte contre les changements climatiques du Québec, pourrait être ajusté en raison des décisions du nouveau président américain.

«Nous, on ne veut pas pénaliser l’économie québécoise. Donc, si jamais il devait y avoir des tarifs importants imposés aux entreprises, aux industries québécoises, on ne viendra pas en rajouter une couche avec des contraintes environnementales supplémentaires», avait indiqué le ministre Charette, lors d’une mêlée de presse à Saint-Sauveur.

Le ministre avait ajouté que le Plan pour une économie verte, qui devrait être mis à jour dans les prochains mois, «va tenir compte de la nouvelle donne politique» et devra être «ajusté», sans préciser quelle serait la nature de ces ajustements.

Ces déclarations «envoient un message préoccupant alors que la crise climatique frappe déjà et plus fréquemment nos communautés et notre économie», peut-on lire dans le communiqué publié vendredi par le Réseau action climat Canada, la Fondation David Suzuki, l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), Nature Québec et Eau secours.

«Ayons le courage de faire ce qui doit être fait. C’est le meilleur moyen pour faire du Québec un endroit sûr et résilient pour le futur», a indiqué Anne-Céline Guyon, analyste climat-Énergie pour Nature Québec.

Combler le vide

Dans leur communiqué, les organisations ajoutent que, dans un contexte d’incertitude à Ottawa, «le leadership des provinces est plus que jamais nécessaire» et soulignent également qu'au sud, des États fédérés se sont engagés à combler le vide causé par Donald Trump en matière de protection de l’environnement et de lutte au changement climatique.

La semaine dernière, la US Climate Alliance, qui regroupe 24 gouverneurs d’États, a publié un communiqué dans lequel elle réitère sa détermination à lutter contre les changements climatiques.

«Nous avons comblé le vide laissé par le gouvernement fédéral auparavant et les Américains peuvent être sûrs que nous le ferons à nouveau.»

Le communiqué souligne que les États et territoires de l’alliance continuent de disposer d’une large autorité en vertu de la Constitution américaine pour promouvoir des solutions climatiques efficaces.

Donald Trump a notamment promis d’augmenter la production de gaz et de pétrole, de limiter la production de certaines énergies renouvelables, d’éliminer les appuis aux achats de véhicules électriques, de démanteler le «green new deal» et de sortir les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat.

Stéphane Blais, La Presse Canadienne