Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Chefferie libérale: Legault voit en Carney «un allié», Poilievre un chef «sournois»

durée 21h43
9 mars 2025
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Le premier ministre du Québec, François Legault, a félicité Mark Carney pour sa victoire dans la course à la direction du Parti libéral du Canada et a dit voir en lui «un allié» face aux assauts de l'administration américaine.

«Tous devront se serrer les coudes et travailler ensemble pour protéger l’économie contre les tarifs de Donald Trump et je suis persuadé que M. Carney sera un allié dans ce combat», a-t-il écrit, dimanche soir, sur X.

M. Legault a réitéré que le Canada et le Québec feront face à des défis «importants» au cours des prochains mois.

Dans un commentaire laconique, le premier ministre a également remercié le premier ministre Justin Trudeau «pour ses années de service public et son engagement envers le Canada».

Mark Carney, un ancien gouverneur de banques centrales, a été sacré chef libéral quelques minutes plus tôt en récoltant l'écrasante majorité des votes des militants libéraux. Il succédera à Justin Trudeau comme premier ministre au cours des prochains jours.

Les conservateurs, qui ne tarissent pas de mépris pour M. Carney, lui ont reproché dans un communiqué de «jouer un tour sournois» aux Canadiens en les menant à accorder un quatrième mandat aux libéraux.

Plus tôt en journée, lors d'un rassemblement à London, en Ontario, leur chef, Pierre Poilievre, a insisté que M. Carney a été un conseiller économique de Justin Trudeau et l'a accusé d'avoir «profité personnellement» d'emplois qui auraient été délocalisés au sud de la frontière.

«En travaillant pour Trudeau, Carney a rendu le Canada plus faible et plus pauvre. En travaillant pour lui-même, il a rendu les États-Unis plus forts et plus riches», a déclaré M. Poilievre.

«Un peu déconnecté»

Au Nouveau Parti démocratique (NPD), le chef adjoint, Alexandre Boulerice, avait été dépêché à Ottawa sur le plancher de l'événement de clôture de la course.

En entrevue avec La Presse Canadienne, M. Boulerice a soutenu que le vainqueur de la course a «encore réussi à endormir tout le monde» durant son discours. Surtout, il reproche à M. Carney d'être «un peu déconnecté» de la réalité de la population.

«Ça peut être un économiste réputé, mais est-ce qu'il comprend la réalité de monsieur et madame Tout-le-Monde quand il est incapable de dire combien ça coûte un panier d'épicerie pour une famille de quatre, a déclaré M. Bourlerice. Je pense que les gens vont dire: “est-ce que c'est vraiment quelqu'un qui est de notre bord et qui va être capable de nous protéger”? S’il ne nous comprend pas, ça va être difficile.»

Appelé à réagir, le ministre de la Justice, Arif Virani, a répondu qu'au contraire, son nouveau chef est «un époux, (...) un père, il a grandi en Alberta, il jouait au hockey».

«Je pense qu’il est absolument comme tout le reste du monde, a poursuivi M. Virani. C’est sûr que ce n’est exactement pas toutes les personnes qui ont eu l’opportunité de gérer la Banque du Canada et la Banque d’Angleterre. Mais quand même, c’est un homme de la vie quotidienne.»

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, s'est quant à lui contenté de féliciter le nouveau chef libéral «et premier ministre non-élu».

Selon lui, «la clarté du mandat» de M. Carney «est à la hauteur des questions soulevées par un contexte politique complexe».

Il a aussi partagé une vidéo dans laquelle il parle des enjeux qui seront, selon lui, déterminants lors de la prochaine campagne électorale: l'agroalimentaire, les pêcheries, l'aluminium, les minéraux stratégiques, la culture, le bois d'œuvre, l'aérospatiale et l'énergie propre.

M. Blanchet y présente son parti comme le seul qui parlera uniquement pour les intérêts du Québec.

- Avec des informations d'Émilie Bergeron

Michel Saba, La Presse Canadienne